Tchad : des militaires torturés pour n’avoir pas voté Deby ?

Divers leaders de l’opposition tchadienne se sont alarmés aux sujets de ces militaires dont les parents sont sans nouvelles depuis le 9 avril, jour de vote des forces de sécurité. L’opposant Saleh Rechercher Saleh Kebzabo dénonce l’existence d’une prison au sein du palais présidentiel, où des militaires Rechercher militaires qui ont voté contre Deby, à l’élection présidentielle du 10 avril 2016, sont soumis à la torture.
Une bien étrange rumeur s’est propagée au Tchad. A la suite de la disparition d’une quarantaine de militaires – leurs familles sont sans nouvelles depuis le 9 Avril – les accusations fusent. Selon Saleh Kebzabo, le principal candidat de l’opposition à l’élection présidentielle du 10 avril, près de 60 militaires sont portés disparus pour ne pas avoir respecté la consigne de vote de l’armée en faveur du chef de l’État, Idriss Déby Itno. « Le vote des forces de défense et de sécurité [qui s’est déroulé le 9 avril, NDLR] est totalement décrédibilisé car en l’absence d’isoloir, le scrutin était public, avec obligation pour les électeurs de voter Idriss Déby » selon lui.
Les militaires ne s’étant pas conformés à cet ordre auraient, toujours selon l’opposition, été punis : « Des dizaines de militaires ont été arrêtés, chicotés, embastillés, torturés, humiliés et emprisonnés. C’est à cette occasion que nous avons appris la confirmation d’une prison dans l’enceinte de la Présidence de la République », déclarait le principal rival du président sortant. Plus tard, lors d’une conférence de presse, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR), a revu à la hausse le nombre de militaires arrêtés, annonçant une soixantaine de disparition, « depuis, on est sans nouvelles d’une soixantaine d’entre eux. »
Les associations de la société civile, qui ont recueilli des témoignages, rapportent qu’au moins 25 familles, sont sans nouvelles, de leurs proches qui sont des militaires. Parmi les témoignages des proches de ces militaires recueillis par le correspondant de VOA Afrique à N’Djaména, celle de l’épouse de l’un des militaires qui a expliqué que son mari est sorti vendredi de la maison et n’est plus rentré.
« Quand je suis allée au niveau de son boulot pour demander, on m’a dit qu’après le vote, on l’a arrêté. Je leur ai demandé par rapport à quoi, on me dit qu’il a voté un opposant, et on l’a arrêté. »
Le leader associatif demande une enquête. « Nous exigeons la libération sans condition de ces militaires arrêtés et détenus dans des lieux secrets. Et nous exigeons aussi l’ouverture d’une enquête indépendante pour établir les responsabilités et sanctionner les auteurs de ces actes inhumains et barbares », explique-t-il. Le gouvernement a dénoncé des « allégations fallacieuses ». Le ministre de la Communication, Moustapha Ali Alifeï, explique que tous les « disparus » sont « en vie » et que toute la lumière sera faite « dans quelques jours. »
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