Teodoro Obiang : un président à bout de souffle ?

Teodoro Obiang Nguema, président équato-guinéen se représente face à six candidats lors de la présidentielle du 24 avril 2016 – en l’absence des principaux partis d’opposition. Il est revenu sir la présidentielle et ses années au pouvoir dans un entretien donné à Jeune Afrique.
Le président de la Guinée équatoriale, pourtant peu présent dans les médias, s’est confié à nos confrères de Jeune Afrique. Dans son premier entretien en dix ans, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo avoue pour la première fois : « Je suis resté trop longtemps au pouvoir ! Mais le peuple veut encore que je sois son président. C’est la dernière fois que je me présente. » L’homme d’état retrouvable semble lassé par un long exercice autoritaire du pouvoir.
Le 8 avril dernier, c’est au grand stade de Malabo que le candidat du PDGE a tenu son premier meeting dans le cadre de la campagne des Présidentielles– l’élection présidentielle aura lieu le 24 avril. Il est en route pour un cinquième mandat. Il n’y a pas de suspense : le principal parti d’opposition a jeté l’éponge, et les six autres candidats n’ont que peu de moyens pour affronter Zé Bere Ekum (« la panthère aux aguets » en fang), au pouvoir depuis plus de 36 ans.
Il fait face à Bonaventura Monsuy Asumu, du Parti de la coalition social-démocrate (PCSD), Carmelo MbaBakale de l’Action populaire de Guinée équatoriale (APGE), Avelino Mocache Mehenga de l’Union du Centre Droit (UCD) ainsi que trois candidats indépendants, leurs partis n’ayant pas été légalisés : Agustin Masoko Abegue, Benedicto Obiang Mangue et Tomas Mba Monabang. Le Front de l’opposition démocratique (FOD), coalition regroupant les principaux partis d’opposition en Guinée Equatoriale, a appelé le 23 mars 2016 à boycotter l’élection présidentielle, soupçonnant des « fraudes » en vue.
Doyen par la longévité au pouvoir des chefs d’Etat africains, M. Obiang Nguema, qui brigue un nouveau septennat à 73 ans, avait été réélu en 2009 avec 95,37% des voix. Son régime est régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l’homme pour sa répression des opposants, des organisations indépendantes de la société civile et des médias, ainsi que pour l’ampleur de la corruption. Le Chef de l’Etat, lui, défends sa propre vision de la démocratie qui doit se conformer aux traditions africaines et qui ne peut être « un produit d’importation » dicté par les nations occidentales.