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Quand la torture devient la règle

Quand la torture devient la règle

La situation chaotique inquiète plus que jamais l’ONU et en premier lieu le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. De dernier déplore la multiplication des cas de torture dans un pays en proie à des violences qui ont des aspects de guerre civile. Le pouvoir soutenu par les forces armées réprime sévèrement l’opposition et l’ONU a enregistré plus de 345 nouveaux cas de torture depuis le début de l’année. Un chiffre certainement bien en-deçà de la réalité car les responsables onusiens comprennent que tout est fait pour masquer la réalité, y compris le recours à des lieux secrets de détention.

 

Dans une communication à la presse, ce lundi, M. Zeid, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré que « depuis le début de l’année, mon équipe a enregistré au moins 345 nouveaux cas de torture et mauvais traitements. Ces chiffres choquants indiquent clairement le recours généralisé et grandissant à la torture et aux mauvais traitements par les forces de sécurité gouvernementales ». Ce serait donc en tout près de 600 cas de torture qui auraient été recensés depuis le début des violences. Un chiffre bien en-deçà de la réalité en raison de lieux de détention secrets et aux techniques des autorités pour isoler les prisonniers torturés et ne pas les mettre devant le personnel onusien.

 

  1. Zeid ajoute que « beaucoup de détenus rencontrés par nos équipes au cours des dernières semaines présentaient des blessures encore fraîches. Certains étaient incapables de marcher sans assistance, après avoir été battus avec des ceintures, des barres en fer et des objets pointus, ou brûlés. Je suis profondément troublé par ces terribles récits et j’appelle le gouvernement burundais, dans les termes les plus forts, à mettre immédiatement un terme à ces pratiques inacceptables et illégales ». La torture est en passe de devenir la règle au Burundi. Un moyen pour les autorités de répandre la peur parmi une population qui appelle à un départ du président Pierre Nkurunziza.

 

Ces mauvais traitements sont le fruit d’une politique mise en place par la pouvoir. La preuve en est qu’aucun tortionnaire n’a fait l’objet de la moindre enquête. La capitale, Bujumbura est particulièrement touchée, mais de nombreux cas ont également été signalés dans d’autres régions du pays. Les témoignages se multiplient et le personnel onusien présent sur place a pu constater de nombreux corps mutilés. Certaines personnes n’étaient plus en capacité de marcher après avoir reçu des coups de ceinture ou de barre de fer.

 

Cette férocité envers les civils se répand depuis quelque temps sur les membres des anciennes Forces Armées Burundaises. « Des informations persistantes sur des arrestations, tortures, mauvais traitements, disparitions forcées et assassinats de certains membres de la police et de l’armée par d’autres membres des forces gouvernementales ». Toujours en fonction ou à la retraite, ces derniers à majorité tutsie sont devenus une cible d’importance pour le pouvoir. De la torture systématique à un début de génocide il n’y a qu’un pas que Pierre Nkurunziza n’est pas effrayé de franchir.

Publié le 18 avril 2016 à 20 h 18 min par Rédaction

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