La République centrafricaine réintègre l’Union Africaine

La République centrafricaine (RCA), après une suspension de trois ans, vient de réintégrer l’Union africaine. Le pays avait été écarté de l’UA en mars 2013, suite à la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka.
« Compte tenu de la réussite du processus de transition et de restauration de l’ordre constitutionnel normal », le Conseil de Paix et de sécurité de l’UA a décidé de « lever la suspension de la participation de la République centrafricaine aux activités de l’UA », a annoncé l’organisation dans un communiqué diffusé mercredi 6 avril. Dans son communiqué le Conseil de Paix et de sécurité de l’UA a salué les « développements positifs en RCA, en particulier, la tenue réussie de l’élection présidentielle et le premier tour des élections législatives, ainsi que la prestation de serment, le 30 mars 2016, du président Faustin-Archange Touadéra »
La Centrafrique avait été suspendue en mars 2013 de « toutes les activités de l’UA jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel normal », après le renversement du président François Bozizé par la rébellion Séléka. La coalition hétéroclite des Séléka a depuis abandonné le pouvoir sous la pression internationale, pour laisser place à n régime de transition. Mais les troubles n’ont jamais cessé en Centrafrique : en témoigne la flambée de violences qui secoue la capitale Bangui depuis le 26 septembre et qui ont fait, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’Onu, trente-six morts et quelque 27.400 déplacés.
Malgré sa mesure suspensive, cependant, l’UA avait continué d’accompagner la RCA sur le chemin de sa pacification en envoyant des troupes et en contribuant financièrement à l’organisation des élections générales en Centrafrique. L’UA a appelé le nouveau président Touadéra, investi le 30 mars dernier, ainsi que toutes les parties prenantes « à travailler ensemble à la promotion de la réconciliation nationale, de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme. »
Trois ans de violences ont ravagé l’économie de la Centrafrique et ont profondément déstabilisé le pays, un des plus pauvres au monde. L’intervention de la force française Sangaris fin 2013 et le déploiement de 12.000 Casques bleus de la Minusca ont fait retomber les violences, sans pour autant résoudre la somme de problèmes socio-économiques et sécuritaires. Comme pour noircir le tableau, les missions onusiennes et françaises ont par ailleurs vu leurs réputations entachées par des accusations d’abus sexuels. La France va mettre fin en 2016 à l’opération Sangaris, passant le relais à l’ONU, appuyée par l’UE, pour le désarmement des milices et la formation des forces armées.
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