Un Angola exsangue demande l’aide du FMI

La baisse des prix du pétrole fait une nouvelle victime : l’Angola. Second producteur d’hydrocarbure en Afrique, l’Angola plonge dans la crise depuis que l’or noir a vu ses cours baisser drastiquement. Malgré une légère remontée ces dernières semaines, la crise est trop profonde et les caisses de l’Etat sont vides pour pouvoir attendre des jours meilleurs. Le Fonds Monétaire International vient d’être appelé par les autorités afin de faire face à l’urgence.
Le FMI sera bientôt de retour en Angola. Après avoir épaulé le pays entre 2009 et 2012, l’institution internationale va reprendre du service au moment où les autorités se trouvent face à un mur de la dette bien trop imposant pour être affronté seul. La détérioration de l’économie angolaise est intimement liée à la baisse des prix du pétrole. Ce dernier représente à lui seul 40 % du PIB et 70 % des recettes fiscales. Passé de 100 dollars début 2014 à un pénible 40 dollars en 2016 après avoir touché le fond à 27 dollars, le pétrole porteur de lendemains qui chantent s’est transformé en une ressource bien inutile.
Ainsi, l’exécutif a finalement fait appel au FMI même si cette option avait été écartée il y a un mois à peine par le ministre des Finances. Le plan d’aide pourrait s’étaler sur trois ans et sera conditionné à des mesures d’économie, c’est-à-dire à une discipline budgétaire renforcée. Les discussions officielles débuteront la semaine prochaine, mais le FMI, par l’intermédiaire d’un de ses directeurs adjoints Min Zhu, s’est d’ores et déjà déclaré « prêt à aider l’Angola à s’attaquer aux défis économiques auxquels le pays fait actuellement face ».
La situation est si préoccupante que les administrations n’ont plus aucun moyen pour exercer leurs responsabilités. Certaines municipalités ne peuvent plus payer les éboueurs et de nombreux Angolais font face à une pénurie de médicaments qui a déjà fait des victimes. Le soulagement est donc grand de voir le FMI de nouveau impliqué dans la trajectoire économique du pays, mais les concessions seront parfois difficiles pour remettre le pays sur de bons rails. Aujourd’hui, le premier poste de dépenses de l’Etat est constitué par la charge de la dette. Des coupes sombres vont donc être entreprises, car une remontée spectaculaire du pétrole n’est pas envisagée à court ou moyen terme. La situation de l’Angola montre une nouvelle fois la fragilité des pays dont l’économie repose en grande partie sur l’exportation de matières premières. Une exploitation utile à court terme, mais qui doit être le levier vers une diversification de l’économie selon les économistes.