L’ONU renouvelle le mandat de la Monusco

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité, mercredi 30 mars, une résolution qui renouvelle pour un an le mandat de la Monusco, contre l’avis des autorités locales. L’ONU craint des violences dans un contexte préélectoral très flou dans lequel le pays est plongé
Le projet de résolution présenté par la France de renouveler pour un an le mandat de la Mission des Nations unies au Congo, la Monusco a été voté à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies ce mercredi 30 mars. Le mandat de la Monusco conserve une dimension politique avec la mention « des bons offices » de l’ONU qui souhaite pouvoir servir d’intermédiaire entre l’opposition et le gouvernement. Dans un contexte préélectoral troublé, le langage sur la protection des civils est renforcé. La mission onusienne pourrait donc, par exemple, contrôler les foules ou assurer la sécurité des manifestations.
Kinshasa réclamait depuis plusieurs mois le retrait progressif de la Mission. En effet, dans un document transmis à New York, les autorités congolaises plaidaient pour un « retrait supplémentaire des effectifs militaires » et militaient pour l’abaissement du plafond des troupes autorisées sur son sol (aujourd’hui de 20 000). Le Conseil de sécurité n’aura finalement pas donné gain de cause au gouvernement congolais. Le Conseil réaffirme être prêt à réduire les effectifs « quand des progrès importants auront été réalisés » pour atteindre les objectifs prioritaires de la mission, notamment la protection des civils et la lutte contre les groupes armés qui opèrent dans l’est du pays.
L’opposition accuse le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de vouloir contourner l’interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter. Cette résolution « recentre et renforce le mandat de la Monusco autour de deux priorités (…) : la protection des civils dans le cadre de la lutte contre les groupes armés et le soutien à la tenue d’élections crédibles, pacifiques et démocratiques », a déclaré à des journalistes l’ambassadeur français auprès de l’Onu, François Delattre.
Après l’adoption de cette résolution renouvelant le mandat de la Monusco, l’ambassadeur de la RDC à l’Onu, Ignace Gata Mavita, a dit prendre acte. Mais il a regretté que le texte n’ait pas tenu compte du point de vue de son gouvernement sur certaines questions : « Tout en remerciant le conseil pour cet acte et à travers votre organe, l’Organisation des nations unies, mon gouvernement regrette et, ne peut s’en cacher, que la résolution ait choisi d’ignorer le point de vue pertinent de la RDC sur des questions essentielles qui engagent son avenir notamment sur les élections, la lutte contre les groupes armés et la réduction de la force de la Monusco »
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