La BCC à la rescousse de la quatrième banque de RDC

Nouveau chapitre dans la crise que traverse la Banque internationale l’Afrique au Congo (Biac), quatrième banque de RDC. Une enveloppe de la Banque centrale du Congo (BCC) est en cours de consolidation. Des concertations sont en cours, en vue de définir les modalités pratiques pour la mise à sa disposition des moyens nécessaires.
La semaine dernière, la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac), concédait « une difficulté opérationnelle passagère » et à « une tension passagère de liquidité » après que le « refinancement plafonné à hauteur de 40 milliards de francs congolais (37,5 millions d’euros) » que lui assurait la Banque Centrale du Congo (BCC) « jusqu’en février 2016 » ait été « brutalement suspendu. » Cette annonce a provoqué une affluence supérieure à la normale aux distributeurs de la quatrième banque de détail de République démocratique du Congo (RDC), justifiée par la crainte des clients pour leur épargne. La Biac avait pourtant vigoureusement démenti « la faillite » qui lui était prêtée.
Le risque est en tout cas certainement écarté, alors que la BCC a annoncé procéder à la collecte de fonds pour une enveloppe d’aide. Selon une source proche de la Biac, ce financement s’élèvera entre 40 et 50 millions de dollars. Il sera composé d’un réescompte de 16 milliards de francs congolais (environ 14,8 millions d’euros déjà annoncés le 30 mars), une garantie du Gouvernement sur des des créances publiques et d’un refinancement. Le contour exact des « mesures urgentes » annoncées par la BCC dimanche doit être arrêté, a fait savoir Jules Bondombe Assango, le vice-gouverneur de la BCC. « L’option retenue consiste entre un mix de financements de la BCC et une recapitalisation de la banque par un nouvel investisseur. »
Le député Jean Lucien Busa avait vigoureusement interpellé la BCC, la tenant pour l’une des responsables de la situation que traverse la Biac. « La Banque centrale doit nous expliquer comment on en est arrivé là. Est-ce que son indépendance dans la conception et la mise en œuvre de la politique monétaire est-elle encore respectée ? » Pour le gouvernement, cette décision était une des mesures qui visaient la stabilisation du taux de change eu égard au glissement du franc congolais par rapport au dollar.
Jeudi, le conseil d’administration de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac) a annoncé le départ du directeur général, Michel Losembe, nommé en 2013, ancien directeur général de la filiale locale de Citigroup. Il a été remplacé par Anne Mbuguje, salariée de la banque depuis 2005 et jusqu’alors directrice du « service public » et directrice de la région de Kinshasa. Celle-ci a pris la tête d’une direction collégiale « avec une feuille de route précise et des objectifs immédiats », notait la banque dans son communiqué du 31 mars.
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