Tchad : opération « sifflet citoyen » au nom de l’alternance

La semaine dernière, un concert de sifflets a résonné au Tchad n réponse à l’appel d’une dizaine d’associations de la société civile. Ces coups de sifflets visent à sonner la fin du règne du président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 1990.
« En faisant ce geste citoyen, tu siffles la fin des injustices, de l’impunité, du népotisme, du clientélisme, du favoritisme, de la corruption, de ta misère, de tes souffrances quotidiennes pour gagner ta pitance », explique le communiqué publié par le rassemblement d’associations. « “Cette action citoyenne consiste à siffler pendant 15 minutes à partir de 5h30 du matin et 15 minutes le soir à partir de 21H30. »
Dans la capitale, peuplée d’un million d’habitants, le mouvement a été diversement suivi, selon les témoignages recueillis par l’AFP. Les quartiers sud de Ndjamena, traditionnellement acquis à l’opposition, ont suivi le mot d’ordre en sifflant tandis que les quartiers nord, plus résidentiels, et où vivent les dignitaires du régime, sont restés plus silencieux.
Le 24 février, une opération « villes mortes » contre Idriss Deby Itno avait elle connu un succès sans précédent au Tchad. Marchés déserts, boutiques fermées, circulation réduite, la population a largement suivi, à N’Djamena comme en province, le mot d’ordre lancé par la plate-forme “Ça suffit”, demandant le départ du président.
Pour l’instant, cependant, le leader tchadien est resté sourd aux appels de l’opposition, et continue sa campagne inlassablement, trois semaines avant le scrutin présidentiel.
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