RDC : les arrestations continuent lors des rassemblements de Lucha

Plusieurs membres de Lutte pour le changement (LUCHA) ont été arrêtés ce mardi à Goma, alors qu’ils marchaient pacifiquement bouches bandées et une bougie dans les mains en signe de célébration de l’anniversaire de l’arrestation de deux de leurs camarades le 15 mars 2015 à Kinshasa.
Une quarantaine d’activistes ont défilé dans les rues de Goma pour dénoncer la détention depuis un an de deux de leurs camarades, Fred Bauma, l’un des principaux membres du groupe Lucha, et Yves Makwambala, graphiste du mouvement Filimbi. Les deux hommes avaient été arrêtés à Kinshasa il y a un an jour pour jour, le 15 mars 2015, alors qu’ils participaient à une conférence avec les mouvements sénégalais « Y’en a marre » et burkinabè « Balai citoyen » sur la bonne gouvernance en Afrique. La réunion avait été qualifiée de « terroriste » par les autorités congolaises.
Les soutiens de Fred Bauma et Yves Makwambala, 45 selon les organisateurs, une vingtaine selon Human Rights Watch, entendaient défiler pacifiquement afin de réclamer la libération des deux militants de Lucha emprisonnés depuis le 15 mars 2015. Dix-huit d’entre eux ont pourtant été arrêtés, mardi 15 mars à Goma. « La police est venue et les manifestants se sont assis. Les policiers les ont ensuite mis dans des véhicules et les ont emmenés », raconte à Reuters Ida Sawyer, spécialiste de l’Afrique chez Human Rights Watch, qui a dénoncé une très forte présence policière dès le début de la manifestation.
Leur avocat, Me Jean-Paul Lumbulumbu affirme que ses clients doivent être auditionnés ce même mercredi par un magistrat. Les charges retenues contre eux seront connues après leur audition. Il demande leur libération immédiate, indiquant que ces militants de la Lucha avaient le droit d’organiser cette manifestation pacifique. « Nous ne voulons même pas parler de la liberté provisoire parce que nous ne voyons aucune infraction qui a été commise pour qu’ils puissent être mis sous le régime du mandat d’arrêt provisoire. Nous pensons tout simplement que c’est la relaxe que nous attendons. »
Le directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), José Maria Aranaz s’est dit préoccupé par cette restriction des libertés d’expression, après ces arrestations. L’ONG Human Rughts Watch a elle aussi tiré la sonnette d’alarme, publiant un document appelant à libérer « immédiatement et sans condition les activistes qui ont été arrêtés. »
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