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Tchad : une élection présidentielle sous tension

Tchad : une élection présidentielle sous tension

L’élection présidentielle tchadienne qui se tiendra le 10 avril 2016 commence à retenir l’attention dans le pays et à l’étranger avec la décision du Conseil constitutionnel de ne pas retenir tous les candidats. Sur les 23 briguant la présidence, 9 ont vu leur candidature rejetée – la faute généralement à un dossier incomplet. Parmi les exclu de la course présidentielle, un certain Yorongar Ngarledji.

 

En charge de valider les candidatures à la présidentielle, le Conseil constitutionnel a débouté neuf personnalités. Les deux figures les plus connues à ne pas avoir résisté aux fourches caudines de l’institution sont Abdelkerim Fidel Moungar (ancien Premier ministre) et Yorongar Ngarledji. Arrivé au dernier moment, le 29 février pour remettre son dossier au Conseil constitutionnel, Yorongar Ngarledji a semble-t-il oublié d’y insérer une photo d’identité et le logo de son parti comme cela est exigé. Prévenu par une simple lettre, et non par une décision administrative en bonne et due forme, le candidat a déclaré que les critères n’ont pas été respectés durant l’étude des dossiers de candidature. « La seule innovation (du code électoral actuel par rapport à celui de 2009) concerne les candidats indépendants. Le reste, sans changement. (…) A l’article 131, il est dit : “l’emblème choisi pour l’impression des bulletins de vote et la photo d’identité du candidat.” Exactement comme l’actuel. En 2011, je n’ai pas produit l’emblème ni la photo parce que notre emblème c’est la photo sur fond rouge. Et c’est difficile de le faire. Et cette année, il n’y a pas d’innovation ».

 

Le président du parti fédéraliste a déposé un recours mais n’a que peu d’illusions concernant le futur de sa candidature. Dans l’opposition depuis l’arrivée au pouvoir d’Idriss Deby en 1990, Yorongar Ngarledji a toujours refusé d’entrer au Gouvernement malgré de nombreuses propositions en ce sens. Le pouvoir détenu par un même homme depuis 26 années fait craindre à certains opposants un scrutin joué d’avance. Saleh Kebzabo président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) n’a pas caché son inquiétude lors d’une conférence de presse tenue à paris le 2 mars. Candidat à l’élection, il a assuré que seul un recours massif à la fraude permettrait à Idriss Deby de se maintenir au pouvoir. « Dans le passé, Idriss Déby n’a jamais été élu démocratiquement : il a toujours eu recours à la fraude, mais cette fois ce ne sera plus possible (…) L’opposition va mobiliser ses forces pour gérer les bureaux de vote et être présente partout. Si nous gérons bien les bureaux de vote, nous pensons que Déby ne passera pas le premier tour”, a-t-il affirmé.

 

Enfin, Saleh Kebzabo prédit un avenir extrêmement trouble en cas de fraude électorale car le pays est dans une « une situation explosive, dans un climat politique extrêmement tendu ». Les Tchadiens seraient prêts à sortir dans la rue s’ils ont l’impression d’avoir vu leur vote manipulé.

Publié le 5 mars 2016 à 10 h 03 min par Rédaction

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