Faustin-Archange Touadéra élu président de Centrafrique

On le sait maintenant depuis un peu plus d’une semaine, Faustin-Archange Touadéra est le nouveau président de Centrafrique. Reprenant le flambeau après le régime de transition de Catherine Samba-Panza, ce dernier aura fort à faire pour assurer prospérité et sérénité dans un pays profondément divisé.
Le résultat s’était fait attendre, mais la nouvelle a su ravi ses soutiens de l’ancien Premier ministre : Faustin-Archange Touadéra a été élu président de Centrafrique, avec 62,71% des voix d’après l’Autorité nationale électorale – contre 37,29% pour son rival, Anicet-Georges Dologuélé. Ce dernier, un des favoris parmi trente candidats en lice, était arrivé en tête du premier tour (23,78%) le 30 décembre. Les festivités auront néanmoins été de courte durée. M Touadéra est désormais chargé de redresser un pays parmi les plus pauvres de la planète qui a sombré dans le chaos après les tueries intercommunautaires de 2013-14 – une tâche herculéenne s’il en est.
Ce résultat s’est imposé dans la sérénité, alors que de nombreux observateurs craignaient une reprise des affrontements. Si Anicet-Georges Dologuélé a commencé par dénoncer des « fraudes massives » au second tour du scrutin, il a reconnu sa défaite dès samedi et promis, « pour la paix », de ne pas déposer de recours devant la Cour constitutionnelle qui doit valider les résultats provisoires. M. Touadéra a d’ailleurs souligné dimanche « le fair-play politique » de son adversaire, en l’assurant de son « amitié. » La République Centrafricaine, « secouée depuis trois ans par une crise militaro-politique qui a viré au communautaire et a eu d’innombrables conséquences. »
Le nouveau chef d’Etat aura pour priorités de rétablir la sécurité (notamment en obtenant le désarmement des combattants des diverses rébellions), et de relancer l’économie de ce pays très pauvre de 4,8 millions d’habitants. Pour l’heure, ce dirigeant sans parti consulte ses soutiens. Il doit attendre l’issue des législatives pour former son gouvernement et composer sa majorité, à savoir 71 sièges sur 140. En effet, le premier tour des législatives du 30 décembre a été annulé en raison de « nombreuses irrégularités ». Un nouveau premier tour a eu lieu en même temps que la présidentielle le 14 février. La date du second tour n’a pas encore été fixée.
Bien plus, il a pour mission de réformer des secteurs judiciaire et éducatif. Dernier Premier ministre de l’ex-président François Bozizé renversé en 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka, qui a précipité le pays dans un cycle de tueries , il hérite d’un très lourd passif, économique, sécuritaire et social. Faustin-Archange Touadéra a assuré « mesurer le poids de la charge » qui lui incombe pour redresser dans l’urgence un pays en ruine et profondément divisé par trois années de violences inter-communautaires.
Read also
- La Chine met en garde ses ressortissants après les tueries en République centrafricaine
- 1 890 “instructeurs” russes en République centrafricaine
- La présidente de la Cour centrafricaine refuse de prendre sa retraite
- La plus haute cour de République centrafricaine annule la commission de réécriture de la constitution
- Les paramilitaires russes se mettent en scène dans des films pour montrer leur bravoure dans les zones de conflit centrafricaines.