Thomas Perrielo tire la sonnette d’alarme en RDC

L’envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique dans la région des Grands lacs, Thomas Perriello a rejoint les mises en gardes françaises quant aux présidentielles en RDC. Il soutient que « les obstacles majeurs à la tenue d’élections d’ici fin 2016 sont d’ordre politiques et non pas techniques. » Le gouvernement congolais a rétorqué en dénonçant des « habitudes insensées et surannées » des autorités françaises et américaines.
L’envoyé spécial des États-Unis d’Amérique dans la région des Grands lacs n’est pas allé par quatre chemins pour établir la responsabilité du blocage actuel du processus électoral en RDC. Pour lui, c’est à la seule mauvaise volonté du pouvoir qu’il convient de faire porter la responsabilité du désordre, et non à une impossibilité technique d’organiser les scrutins présidentiel et législatif dans les délais constitutionnels. « Les efforts déployés par le gouvernement Kabila pour fermer l’espace civique et reporter le début des préparatifs de scrutin font craindre que Kabila n’ait l’intention de s’accrocher au pouvoir au-delà de son mandat constitutionnel qui s’achève en décembre. »
D’après lui, une confrontation entre le président Kabila et ceux qui réclament des élections opportunes et crédibles n’est pas inévitable mais est de plus en plus probable à mesure que le pays se rapproche de l’échéance électorale fixée par la Constitution. Estimant cependant que le gouvernement n’a pas encore franchi le point de non-retour, l’émissaire de Washington reste convaincu qu’il est encore possible d’organiser des élections opportunes et crédibles conformes à la Constitution de la RDC. Et il invite les États-Unis d’Amérique à travailler en étroite collaboration avec la Monusco, l’Union africaine et autres partenaires en vue de parer aux éventuels troubles en RDC.
Plus virulente, Linda Thomas-Greenfield, secrétaire d’État adjointe en charge des Affaires africaines pour les États-Unis, a préconisé de son côté des sanctions Ces mises en garde font échos à celles de Paris, qui souhaite également que la présidentielle en RD Congo se déroule dans les délais constitutionnels, soit d’ici fin 2016. « La position française n’est pas anti-Kabila, elle est pro-constitution », a rappelé récemment l’Élysée. Pour rappel, le président Joseph Kabila, arrivé au pouvoir en 2001 et élu en 2006, ne peut théoriquement pas se représenter aux prochaines élections prévues en 2016.
Dans la capitale congolaise, ces discours des autorités américaines et françaises fâchent. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, a dénoncé « des prises de position dépourvues de toute rationalité. » Il poursuit : « Personne ne demande à François Hollande [le président français] d’être pour ou contre la Constitution congolaise. Le gouvernement congolais ne lui reconnaît pas le droit de s’ingérer dans les affaires intérieures de notre pays. »
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