A LA UNE

La Belgique appelle à la transition en RDC

La Belgique appelle à la transition en RDC

Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders s’est prononcé sur la situation politique en RDC lors des journées de contacts diplomatiques qui se sont tenues à Bruxelles. Le chef du corps diplomatique belge a notamment mis en garde le président actuel de RDC, Joseph Kabila, contre le prolongement éventuel de son mandat.

 

Le diplomate belge a explicité la position de son pays par rapport à l’éventualité d’un nouveau mandat de Joseph Kabila en rappelant de la nécessité d’organiser la « transition démocratique et pacifique au sommet de l’état » à travers la tenue des élections présidentielles.

 

Invitant le gouvernement du RDC à commencer les préparatifs des élections, il n’a pas manqué pourtant de reconnaitre les difficultés qui y sont liées : « Certes, nous connaissons les défis logistiques de l’organisation d’élections dans ce grand pays. Mais quelles que soient les difficultés, il est impératif que ces élections aient lieu, conformément à la Constitution et dans les délais impartis par celle-ci », a déclaré M. Reynders, en poursuivant qu’ « il est aujourd’hui urgent que les préparatifs des élections soient réellement lancés ».

 

En effet, Joseph Kabila est soupçonné d’avoir l’intention de se présenter à l’élection  présidentielle malgré l’interdiction de la Constitution de briguer plus de deux mandats consécutifs. Son mandat actuel s’achève fin décembre 2016. Elu président de la République en 2006, il est souvent associé aux progrès en termes de réconciliation du pays suite à des guerres inter-congolaises. En 2003 il a pris la tête du Gouvernement de transition du RDC dans le but d’apaiser les conflits, surtout dans l’est du pays et assurer le passage de la démocratie via des élections.

 

Tout en reconnaissant les efforts du Président pour la réunification du pays, Didier Reynders estime qu’afin de la consolider, Joseph Kabila ne doit pas se laisser séduire par l’envie de prolonger son mandat. « Le président Kabila a réussi au cours de cette dernière décennie à sortir son pays d’une terrible guerre civile, à le réunifier et le stabiliser, même si des groupes armés continuent à sévir à l’est. Aujourd’hui il a la possibilité de parachever cette œuvre en assurant pour la première fois dans l’histoire de son pays une transition démocratique et pacifique au sommet de l’état, au terme d’élections présidentielles. Le peuple congolais attend ce moment. La communauté internationale aussi », a souligné le chef du corps diplomatique belge.

 

Didier Reynders n’est pas le seul à insister sur la nécessité de la transition démocratique en RDC : plusieurs ONG, telles que l’Association africaine des droits de l’homme ou la Conférence épiscopale nationale du Congo appellent la population du RDC depuis plusieurs mois à la vigilance contre des tentatives de modification de l’article 220 de la Constitution stipulant le nombre et la durée des mandats.

 

C’est la parution du livre d’Évariste Boshab, un des proches du Président et secrétaire général du parti présidentiel, qui est à l’origine, en grande partie, des rumeurs sur la prolongation éventuelle de mandat. Dans son livre sorti en juin 2015 il pose le choix de la révision constitutionnelle et l’inanition de la nation. Sans surprise il s’est prononcé en faveur de la modification de la Constitution. Jusqu’à présent Joseph Kabila n’a ni confirmé ni infirmé des soupçons concernant son troisième mandat, la présidentielle étant prévue pour le 27 novembre prochain.

Publié le 25 janvier 2016 à 11 h 50 min par Rédaction

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.