Economie 2016 : le Tchad épaulé par le FMI

Confronté à de graves difficultés économiques, le Tchad a vécu une année 2015 sous haute tension. Entre l’expansion de Boko-Haram et la chute des cours du pétrole, le pays n’a pas été épargné et 2016 ne devrait pas déroger à la règle.
Pays comptant parmi les plus pauvres du monde, le Tchad flirte pourtant avec des taux de croissance proche des deux unités. Avec 7,2 % de croissance en 2014 puis 9 % l’année dernière, l’économie tchadienne arrive tout de même à créer de la richesse. Si l’on compare aux débuts des années 2000, ces scores sont impressionnants. Pourtant, nombre de difficultés empêchent toujours le pays de se développer plus fortement, au point qu’une baisse de la croissance est attendue cette année.
Avancée de Boko-Haram et chute des cours du pétrole
Si l’économie du Tchad est affectée, c’est d’abord en raison du groupe terroriste Boko-Haram, dont l’ombre flirte avec les frontières du pays au niveau du lac Tchad et s’accroche régulièrement avec les militaires tchadiens. Mais surtout, les islamistes ont perturbé les échanges économiques entre les États de la région et particulièrement avec le Nigéria, grand importateur du bétail tchadien.
Parallèlement à cette insécurité, le Tchad doit faire face à la chute des cours du pétrole, qui a vidé les caisses du pays. Et de l’avis d’un certain nombre d’experts, cette situation devrait perdurer tout au long de cette année, ce qui risque d’affaiblir un peu plus l’économie du pays, déjà en difficulté après la précédente chute des cours d’une autre matière première précieuse : l’or. Ajoutez à cela des changements climatiques violents, symbolisés par le lac Tchad qui a perdu 90% de son étendue en 50 ans, et l’on comprend la tâche ardue de développement de l’économie.
Des mesures gouvernementales pour encourager l’économie
Pourtant, les autorités tchadiennes tentent de maintenir le navire à flot. Face au déficit attendu, le gouvernement va prochainement lancer une émission de bons et d’obligations assimilables du Trésor. Et c’est aussi sur le front de la lutte contre Boko-Haram que le Tchad souhaite faire repartir son économie. Particulièrement engagé sur le sujet, le président Idriss Déby est d’ailleurs devenu une cible de l’organisation islamiste.
Enfin, le pays peut continuer à s’appuyer sur l’aide de la communauté internationale, cette dernière étant toujours confiante sur les chances de développement du Tchad. Ainsi, en fin d’année dernière, le Fonds monétaire international (FMI) a accordé 28,7 millions de dollars pour permettre de s’attaquer aux problèmes prolongés de financement de la balance des paiements.
Toutes ces orientations seront jugées directement par les Tchadiens qui, à l’occasion de l’élection présidentielle qui se déroulera cette année, pourront décider de l’opportunité de ces mesures.
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