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Tchad : quand le terrorisme fait chuter le prix du bétail

Tchad : quand le terrorisme fait chuter le prix du bétail

Au Tchad, la situation sécuritaire a lourdement pesé sur l’économie. Elle a engendré une baisse des exportations vers les pays où le groupe Boko Haram sévit – en particulier Cameroun, au Niger et au Nigeria, et a rendu difficiles les importations régionales.

 

« La performance macroéconomique globale du Tchad continue d’être sévèrement affectée par la chute drastique des cours du pétrole et la détérioration de la situation sécuritaire, ce qui implique des dépenses directes pour le Tchad étant donné son rôle majeur dans le maintien de la paix et de la stabilité dans la région, ainsi que des dépenses liées à l’accueil des réfugiés » indique le FMI. L’économie du Tchad subit les contrecoups de la baisse des cours du brut. Mais l’activité économique en dehors de l’industrie des hydrocarbures est elle aussi durement affectée dans un contexte où les exportations du pays sont en baisse provoquant une contraction de -1 % du PIB hors-pétrole. Les exportations de bétail, première source de revenus hors-pétrole, en direction du Nigeria, du fait de la situation sécuritaire créée par Boko Haram.

 

En effet, le bétail venant de l’est et du centre du pays – les principales zones d’élevage du Tchad – ne poursuit désormais plus sa route vers le nord du Nigeria, dont la traversée est devenue impossible depuis bientôt deux an. Après la fermeture des frontières avec la Centrafrique, s’en sont suivies celles avec le Nigéria. Ce dernier était le premier consommateur de viande tchadienne. Les troupeaux quittaient le Tchad par la route de Ngueli, traversaient le Cameroun et poursuivent leur voyage dans le nord du Nigeria jusqu’à Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, d’où ils étaient embarqués dans des camions vers d’autres grands marchés. Depuis l’occupation de plusieurs villes de l’État de Borno, dont Gambaru et Dikwa, des éleveurs tchadiens ont été dépouillés de leur bétail par les islamistes et, désormais, la plupart ont renoncé à se risquer hors des frontières.

 

Cette surabondance affecte largement les prix : le mouton de l’Aïd vendu à 45 mille Fcfa (environ 95 usd), l’année dernière, s’acquiert aujourd’hui à 25-30 mille Fcfa (70 à 80 usd). Le Premier ministre Tchadien avait ordonné aux vendeurs de baisser les prix, lors d’une sortie d’inspection au marché du bétail, l’année dernière. L’économie du Tchad comme celle de la plupart des pays sahéliens repose sur quatre sous-secteurs principaux qui représentent 55% du PIB, notamment l’élevage, l’agriculture, les Eaux et Forêts et la Pêche. Si la baisse des prix du mouton de l’Aïd est mauvaisement perçue par les vendeurs et commerçants, elle est toutefois la bienvenue du côté des acheteurs.

 

Publié le 7 janvier 2016 à 12 h 54 min par Rédaction

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