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Elections RDC : la tension monte d’un cran

Elections RDC : la tension monte d’un cran

La situation politique en République démocratique du Congo (RDC) est loin d’être calme, et le pays risque de basculer dans la crise à un an des élections présidentielle et législatives.

 

Le dernier discours du président Joseph Kabila a confirmé l’étendue de la tension, et les réactions contrastées sont en train de diviser de plus en plus l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et la Majorité présidentielle (MP). L’UDPS estime que le dialogue offre l’opportunité de transfert des pouvoirs entre Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi, alors que la MP pense que ce forum entend baliser le chemin pour des élections apaisées. Lors de son discours, Joseph Kabila s’en est pris ouvertement à l’opposition, l’accusant de faire preuve  “de mauvaise foi.”

 

En cause : son refus de participer au dialogue, préférant des complots contre la RDC, selon les termes du président. Mi-décembre, les mouvements citoyens et les leaders de l’opposition de République démocratique du Congo (RDC) se sont retrouvés au Sénégal, sur l’île de Gorée, pour un forum de trois jours sur la gouvernance. Dans la foulée, société civile et figures de l’opposition ont créé le 20 décembre à Kinshasa une coalition, le « Front citoyen 2016 », pour empêcher le président Joseph Kabila de violer la Constitution et briguer un troisième mandat en 2016.

 

Autrefois proche de Joseph Kabila, l’ancien président de l’Assemblée nationale (décembre 2006 à mars 2009), Vital Kamerhe est l’un des leaders de cette opposition. « Face au refus de Joseph Kabila d’organiser les élections présidentielles et de quitter le pouvoir, nous avons besoin de nous mobiliser contre un changement de constitution et d’obtenir le déblocage du processus électoral. Nous réclamons un calendrier avant le 31 janvier 2016 et préparons une grande marche nationale le 16 février », a-t-il prévenu.

 

Reconnaissant une « conjonction de vue » avec la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), même si cette dernière n’a pas adhéré à la plateforme, le Front citoyen 2016 a « fait sien l’appel lancé par la Cenco » notamment en ce qui concerne « la marche pacifique de tous les chrétiens, le 16 janvier, pour consolider la démocratie ». En 1992, une manifestation similaire, organisée il y a 24 ans jour pour jour pour réclamer la réouverture de la Conférence nationale souveraine (CNS), avait été violemment réprimée par le régime de Mobutu. Beaucoup craignent déjà que l’histoire ne se répète sous l’ère Kabila.

Publié le 26 décembre 2015 à 15 h 09 min par Rédaction

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