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La conférence épiscopale de Kinshasa boude la réunion de Dakar

La conférence épiscopale de Kinshasa boude la réunion de Dakar

Alors que l’opposition congolaise a choisi Dakar pour se réunir du 12 au 15 décembre et discuter des moyens d’obtenir le respect de la Constitution et l’alternance en 2016, le clergé congolais représenté par la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) veut à tout prix garder sa neutralité dans le débat politique de la RDC. Pour ce faire, elle vient d’ajourner sa participation à la conférence de Dakar (du 11 au 14 décembre).

 

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a rendu public dimanche une mise au point au sujet de sa participation à la conférence organisée à Dakar du 11 au 14 décembre, que le gouvernement de RDC a accusée de vouloir « déstabiliser » le pays. La ville de Dakar accueille depuis le 11 décembre quelques ténors de l‘opposition congolaise et de la société civile. Le gouvernement de la RDC avait accusé dimanche les autorités sénégalaises d’accueillir une réunion d’une quarantaine d’opposants et d’acteurs de la société civile, destinée selon lui à « déstabiliser les institutions » du pays.

 

Le clergé congolais a annoncé son retrait de la réunion de Dakar. Dans un communiqué rendu public ce dimanche : « C’est quand le délégué de la Cenco est arrivé à Dakar qu’on s’est rendu compte que, en plus des représentants de la société civile, il n’y avait, comme acteurs politiques, que des opposants », explique encore l’abbé Donation Nshole, secrétaire général adjoint. « L’Église ne prend pas parti contre un camp (…) [et] a demandé à son délégué de cesser toute participation à cette réunion et de regagner Kinshasa », conclut le communiqué.

 

Cette position du clergé congolais et les précisions mentionnées dans le communiqué viennent s’ajouter à la brouille diplomatique qui tend à s’enliser en ce moment entre les deux Etats. L’accueil d’une partie de l’opposition par les autorités sénégalaises est perçu comme une complicité à une entreprise de déstabilisation. Voilà donc ce qui a mis le feu aux poudres et continue d’envenimer les relations entre le Sénégal et la République Démocratique du Congo (RDC).

 

Premier à hausser le ton, le conseiller diplomatique du chef de l’État, Barbané Kikaya Bin Karubi. « Nous sommes choqués que le Sénégal, pays frère et ami, accueille une réunion où l’on planifie des manifestations de rue au Congo. Nous réfléchissons à une protestation officielle », a-t-il déclaré. Rappelons que Dakar et Kinshasa ne sont pas à leur première rixe du genre. Ce nouvel épisode rappelle les incidents qui avaient émaillé le lancement du mouvement citoyen « Filimbi » le 15 mars dernier à Kinshasa.

 

Publié le 16 décembre 2015 à 11 h 39 min par Rédaction

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