Des pluies torrentielles à Kinshasa font 31 morts en trois semaines

A Kinshasa, trente et une personnes sont mortes en près de trois semaines dans des inondations. Depuis le 19 novembre, une succession de pluies torrentielles s’est abattue sr la région, et près de 20 000 familles se retrouvent sans abri.
En moins de trois semaines, selon les autorités locales, il est tombé 450 mm d’eau sur la capitale, soit près du tiers des précipitations annuelles moyennes. La plupart des décès a été concentrée dans les quartiers particulièrement pauvres du sud et de l’est de la capitale, notamment en bordure du fleuve Congo. La saison des pluies à Kinshasa court habituellement d’octobre à mai. Cette année cependant, la saison sèche s’est prolongée jusque vers la mi-novembre.
A Ndanu, quartier inondé de Kinshasa, la colère gronde contre les autorités. « Ils nous tuent en nous affamant, maintenant ils ont décidé de nous exterminer avec l’eau » s’indignait une résidente. Comme beaucoup d’autres habitants du quartier miséreux de Ndanu, dans le sud-est de la capitale de la République démocratique du Congo, cette fonctionnaire d’une soixantaine d’années, s’en prend à « l’indifférence » des autorités, tant de la ville, que du pays, alors qu’elle déambule devant chez elle dans 15 centimètres d’une eau sale et boueuse.
Dans les années 1970, la périphérie de Kinshasa proche où la rivière Ndjili, affluent du Congo qui est sorti de son lit, servait de réservoir d’eau pour l’irrigation des vastes champs de riz, exploités alors des entreprises chinoises. Puis, la pression démographique a fait pousser « de manière anarchique », selon les autorités, huttes, cases et quelques maisons en dur servant aujourd’hui d’habitations à plus de 50.000 personnes, selon le chef de la police locale. Aucun plan d’urbanisation n’existe, pas plus qu’il n’y a de canal de drainage des eaux.
« Nous sommes convaincus que ces pluies inhabituelles ont une relation avec le changement climatique » explique le ministre de l’Intérieur de la ville-province de Kinshasa, Emmanuel Akweti. Une explication qui ne convainc pas un autre habitant du quartier Ndanu. « Ces inondations, c’est une histoire qui dure depuis 1995. Tous les ans nous sommes sous l’eau. Les autorités ne font rien, elles sont indifférentes », s’emporte-t-il. Le phénomène croissant d’inondations dans la région inquiète en tout cas de plus en plus. Sur fond de COP 21, les catastrophes naturelles se multiplient dans le monde (coulée de boue au Brésil, l ‘Angleterre la RDC et l’Inde ont connu des inondations sans précédents…).
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