RDC : démission du vice-président de la Céni

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni), organe technique chargé de l’organisation des élections en RDC est encore une fois ébranlée. Après la démission de son président, l’abbé Apollinaire Malumalu le 10 octobre, c’est au tour de son vice-président, André Mpungwe Songo, de quitter de son poste.
La première défection, celle de l’abbé Apollinaire Malumalu avait suscité quelques inquiétudes. SA proximité avec le pouvoir en place, le rendant suspect aux yeux d’une partie de l’opposition, et les raisons de sa démission – une santé déclinante depuis longtemps – ont néanmoins fait taire les cassandres en RDC. Certains, s’étaient même réjouis de son départ, estimant qu’une homme plus en possession de ses moyens serait plus à même de mener la difficile mission qui lui incombait. Ce second départ, néanmoins, risque de compliquer encore l’organisation – déjà mal engagée – du cycle électoral prévu en République démocratique du Congo (RDC).
Après la démission d’Apollinaire Malu Malu de la présidence de la Céni, plusieurs sources avaient prévenu que d’autres membres de cette structure d’appui à la démocratie allaient quitter la barque. Selon ces sources, la majorité présidentielle était en train d’exercer des pressions pour que ses représentants au sein de la Céni remettent leur démission. C’est désormais chose faite avec le départ de son vice-président André Mpungwe Songo. Sa démission remet sur la table la question de la reconstitution de l’ensemble du bureau de la Ceni.
“Cette démission est une bonne chose”, a déclaré le porte-parole du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti au pouvoir) Ramazani Shadari. Pour lui, cela devrait permettre la mise en place d’une nouvelle équipe à même de redynamiser la Céni L’opposition y voit elle une stratégie destinée à retarder le processus électoral, qui devrait conduire au glissement du mandat du président Kabila. M. Kabila n’est, en vertu de la Constitution, pas autorisé à briguer un troisième mandat. L’opposition le soupçonne de chercher par tous les moyens à se maintenir en poste au-delà du terme de son mandat, en décembre 2016.
“Avec ces départs en perspective, il revient à la classe politique congolaise de se mettre rapidement à la table pour doter la Ceni d’un leadership” lance un membre de la commission électorale, soulignant que “la partie technique et opérationnelle de la machine électorale (…) n’est pas affectée par ces démissions au bureau de la Ceni.” Pour l’instant. Conformément à la loi qui régit la Ceni, son président doit venir d’une formation religieuse. Et elles sont sept, sur huit, à avoir jeté leur dévolu le 21 octobre sur Corneille Nangaa, jusqu’ici secrétaire exécutif national adjoint de la Ceni. Seule l’Église catholique, ouvertement opposée au prolongement du mandat du président Joseph Kabila, n’a pas soutenu sa candidature.
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