Acte de naissance d’Ali Bongo : la querelle qui n’en finit pas

L’acte de naissance du président gabonais Ali Bongo continue d’alimenter toutes les rumeurs. Après les accusations du journaliste Pierre Péan qui estime que cet acte de naissance a été falsifié pour permettre au chef de l’Etat d’accéder à la présidence, une des héritières d’Omar Bongo demande à voir ce document et a recours à la justice française. Les motifs ne seraient pas politiques et ayant uniquement des visées pécuniaires avec en vue l’héritage de l’ancien président.
Ali Bongo est-il bien celui qu’il prétend être ? La question ne cesse de trouver un certain écho au Gabon, où l’homme a pris la tête du pays en 2009, depuis que Pierre Péan a mis en doute les origines du fils d’Omar Bongo. L’actuel président auraient des origines nigérianes l’empêchant légalement d’être à la fonction qu’il occupe. Pierre Péan l’a accusé d’avoir falsifié son acte de naissance pour cette raison et a d’ailleurs été poursuivi en justice pour cette affirmation. La question de l’acte de naissance revient sur le devant de la scène avec la demande d’Onaida Maisha Bongo, une héritière du défunt président.
Bien que l’avocat d’Onaida Maisha Bongo démente vouloir donner un nouveau souffle à une affaire toute politique, la machine à rumeur est repartie. « Ce n’est pas seulement l’acte d’Ali Bongo que nous poursuivons dans cette succession, c’est la communication de tous les documents, de l’intégralité des éléments de cette succession que nous n’avons pas. Et on bataille pour les obtenir. Donc cet acte de naissance n’est qu’un élément parmi tant d’autres que nous cherchons à obtenir pour avoir une connaissance normale d’héritier dans le cadre d’une succession qui est extrêmement complexe ».
L’avocate d’Ali Bongo n’a pas tardé à répondre en affirmant que la demandeuse s’est trompée de juridiction en saisissant un juge de l’état civil. « Elle n’est pas habilitée à faire une telle demande […] Si elle considère qu’aujourd’hui, elle peut contester au bout de six ans d’ouverture de cette succession, qu’elle le fasse devant la juridiction de Libreville, ce qu’elle ne fait pas ». La réponse est entre les mains de la justice même si le ministère public a déjà fait savoir que la demande était « juridiquement recevable mais mal fondée » et a donc demandé son rejet. Réponse le 12 novembre prochain.