RDC : démission de l’abbé Malumalu, président de la Céni pour des “raisons de santé”

Le président de la commission chargée d’organiser les élections en RDC, l’abbé Apollinaire Malu-Malu, a présenté “sa démission de ses fonctions de président de la Céni” (Commission électorale nationale indépendante). A 13 mois de la présidentielle en République démocratique du Congo, l’opposition, qu’il s’agit d’une nouvelle manœuvre du pouvoir pour retarder le scrutin.
Cette nouvelle est “un nouveau coup de tonnerre dans le paysage” politique de République Démocratique du Congo, a rapidement réagi sur son compte Twitter Olivier Kamitatu, un des dirigeants du G7, groupe de sept partis passés à l’opposition en septembre. Malade depuis plusieurs mois – il suivait un lourd traitement médical entre l’Afrique du Sud et les États-Unis – et de moins en moins présent dans son bureau à Kinshasa, l’abbé Apollinaire Malumalu, président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a fini par rendre son tablier le 10 octobre.
Cette démission aura sans nul doute des répercussions sur l’organisation des élections attendues, et notamment le respect du calendrier présenté par la Céni, un calendrier qui ne pourra pas être respecté. La Céni est composée de membres représentatifs de diverses composantes de la population congolaise. Selon le communiqué officiel lu à la télévision, M. Kabila demande à la société civile, dont était “issu” l’ecclésiastique quinquagénaire, de se réunir “pour désigner son remplaçant”.
En 2006, l’homme avait organisé des élections somme toute acceptables et différentes de celles trop controversées de 2011, organisées sous la direction du pasteur Daniel Mulunda. Rappelé pour se charger des échéances 2015/2016, Apollinaire Malumalu avait fait d’abord l’objet de quelques suspicions au sein de l’opinion, avant d’être accepté. Samy Badibanga, chef du premier groupe parlementaire d’opposition (UDPS et alliés) à l’Assemblée nationale déplorait le départ sans grande surprise de “l’expert attitré de la Céni.”
La grande question aujourd’hui est celle de savoir qui succédera à Apollinaire Malumalu à la tête de la Céni. Le président Kabila a demandé à la société civile de se réunir pour ce faire et déjà certains proposent que l’Eglise catholique désigne en son sein le successeur de l’abbé. Si du côté de la Majorité présidentielle, la société civile doit se concerter pour présenter rapidement un “remplaçant”, certains partis d’opposition ne font pas la même lecture de la situation et voient dans cette démission de l’abbé Malumalu l’occasion d’exiger la restructuration pure et simple de la Ceni, afin de la remodeler selon l’envie.
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