Centrafrique : enquête contre les auteurs des violences de Septembre

Les violences qui ont dernièrement fait pas moins de 61 morts et 300 blessés dans la capitale centrafricaine, Bangui font l’objet d’une enquête de la justice centrafricaine. Plusieurs officiers de l’armée et un leader de la société civile sont mis en cause dans une enquête pour atteinte à la sûreté de l’Etat et incitation à la guerre civile.
Mercredi soir, le ministre de la Justice centrafricain, Aristide Sokambi, a annoncé dans une déclaration à la radio d’Etat l’ouverture d’une enquête visant les responsables des troubrles et heurts qui ont touché la capitale Bangui il y a deux semaines. Ces violences avaient éclaté le 26 septembre après l’assassinat d’un conducteur de moto-taxi musulman et s’étaient propagées dans plusieurs quartiers de la capitale avant que les forces internationales (Casques bleus et soldats français de Sangaris) ne parviennent à rétablir le calme. Lundi 5 octobre, Bangui avait toutefois retrouvé un calme relatif, bien que l’atmosphère demeure électrique.
Selon le ministre de la Justice Aristide Sokambi, “des officiers de l’armée, comme le capitaine Eugène Ngaïkosset, le lieutenant Olivier Koudémon alias Gbangouma, le nommé Mokom – tous des membres de la garde rapprochée de l’ex-président François Bozizé -, recherchés par la justice centrafricaine pour divers crimes commis dans notre pays, se sont impliqués ouvertement dans tous les différents mouvements pour attenter à l’ordre établi.” Il a jouté que la justice se pencherait également sur le cas de responsables politiques se sont réunis pour réclamer une troisième transition afin de retarder le processus électoral prévu début octobre “et soutenir publiquement ces violences.”
“Devant des comportements flagrants, qui sont constitutifs d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, de complot, d’incitation à la guerre civile, à la désobéissance civile, à la haine, et de complicité, le gouvernement a instruit les autorités judiciaires compétentes, aux fins d’ouvrir une enquête à l’effet de rechercher et d’arrêter les présumés auteurs et complices”, met en garde le ministre. ” À cet effet, je lance un appel à témoin à tous pour contribuer à l’identification des autres auteurs et complices qui ont volontairement endeuillé à nouveau notre pays. Appel est également lancé à tous les citoyens pour dénoncer sans délai aux autorités judiciaires les lieux de refuge de ces personnes.”
La Centrafrique est toujours plongée dans le chaos malgré la présence des troupes françaises et la force de l’ONU, la MINUSCA. Désormais la question est de savoir comment des élections pour sortir du régime transitoire vont pouvoir se tenir dans un pays très instable et toujours miné par la violence.
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