Flambée de violences à Bangui

Bangui, la capitale centrafricaine a connu une flambée de violences dans la nuit de samedi à dimanche. Le bilan est d’au moins 21 personnes tuées par balle et d’une centaine de blessés. Un quartier à majorité chrétienne a été visé après qu’un jeune moto-taxi musulman ait été retrouvé égorgé dans une rue. Les autorités de transition dénoncent des violences coupables dont profitent tous ceux qui ne veulent pas de la paix.
Septembre sera-t-il le début d’une nouvelle vague de violences en Centrafrique ? Après des mois de calme, Bangui a connu deux épisodes meurtriers dont le dernier a été perpétré dans la nuit de samedi à dimanche. L’élément déclencheur a été la découverte du cadavre d’un jeune homme musulman qui travaillait comme moto-taxi. Assassiné la veille, son corps a été laissé dans la rue du 5e arrondissement de la capitale dont les habitants sont musulmans. Dans la journée de samedi des barricades ont été érigées et le pire est arrivé dans la soirée lorsque des individus ont ouvert le feu sur les habitants du 3e arrondissement.
L’attaque qui a touché un quartier à dominante chrétienne a fait au moins 21 victimes et une centaine de blessés. Les morts ont tous été tués par balle. Si l’identité des assassins est compliquée à déterminer à l’heure actuelle, le ministre de la Sécurité accuse l’alliance musulmane Séléka, les milices chrétiennes anti-balaka et les partisans de l’ancien président François Bozizé. Trois groupes hostiles au processus de paix et à l’agenda électoral qui semble par ailleurs de plus en plus difficile à tenir. En effet, un nouveau président doit être élu le 18 octobre prochain et les préparatifs semblent indiquer que le scrutin n’aura pas lieu à la date prévue initialement.
Le gouvernement a appelé tout le monde au calme et les forces de la MINUSCA patrouillent au sol afin d’éviter autant que faire ce peu une nouvelle montée de fièvre. Des hélicoptères de la force Sangaris ont également survolé la capitale afin de contribuer au retour à l’ordre. C’est la première action très grave qui secoue la capitale depuis l’arrivée des forces de maintien de la paix. Le gouvernement de transition dénonce des « violences inutiles qui interviennent à un moment où la Centrafrique en général, et la ville de Bangui en particulier, aspirent à la paix et à la sécurité ». Les prochaines semaines risquent d’être déterminantes. En jeu, la guerre ou la paix.