Fin de la grève des soldats camerounais

Clap de fin du mouvement d’humeur de 200 soldats camerounais qui attendaient leur prime depuis huit mois. Partis en mission de maintien de la paix en Centrafrique dans le cadre de la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique), certains soldats camerounais n’ont jamais reçu leur prime. En investissant pacifiquement les rues de Yaoundé mercredi dernier, ils sont finalement parvenus à se faire entendre de leur gouvernement même si le problème vient à l’origine de l’Union africaine en charge de cette affaire.
Réunis à deux pas de l’Assemblée nationale, visages à découvert et se laissant photographier, les quelques deux cents soldats camerounais qui ont souhaité exprimer pacifiquement leur mécontentement le 9 septembre dernier ont finalement été entendus. N’ayant jamais reçu leur prime pour la mission de maintien de la paix en Centrafrique et malgré leurs appels répétés vers leur hiérarchie, les soldats ont finalement décidé de rendre l’affaire publique par une action qui a surpris son monde. Une surprise telle que le gouvernement a rapidement annoncé qu’une solution avait été trouvée. L’objectif étant de calmer les esprits le plus vite possible.
Responsable de la solde des soldats partis en Centrafrique dans le cadre de la MISCA, l’Union africaine s’est retrouvée dans l’impossibilité de payer les primes dues. L’enlisement de la situation et le déficit de communication de la part des autorités finissent par agacer les soldats dans le besoin et leur mouvement d’humeur aura finalement été positif puisque le gouvernement vient de débloquer 5 millions de francs CFA. Charge maintenant au Cameroun de se faire rembourser cette somme par une Union africaine qui aurait dû sortir le chéquier depuis plusieurs mois.
D’un point de vue politique, cette sortie médiatique des militaires est une première qui pourrait avoir des conséquences. Si le pouvoir a préféré aller dans le sens de l’apaisement, nul doute que les autorités civiles vont retenir le message bien que l’armée camerounaise fasse preuve d’un grand respect des institutions et n’ait pas de velléités de prise de pouvoir. Doit-on s’attendre à des changements au sein de l’Etat-major ou de l’appareil politique pour répondre à une crise dont ne sont pas responsables les hautes autorités camerounaises ? Un reproche peut cependant être formulé, celui de ne pas avoir suivi l’exemple d’autres pays confrontés à ce même problème et qui ont continué à verser les primes dues à leurs soldats en attendant un remboursement de la part de l’Union africaine.