Le Cameroun répond à ses besoins en ciment

Le ciment est une denrée rare au Cameroun. La production nationale dépasse à peine les 5 millions de tonnes en 2014 (chiffres du ministère du commerce) alors que la demande avoisine 9 millions de tonnes chaque année. Une offre largement inférieure à la demande qui fait monter les prix. L’inauguration de la cimenterie du groupe nigérian Dangote ce 27 août est une bonne nouvelle et le parterre d’officiels et d’hommes d’affaires venus assister à cet événement illustre l’importance de l’ouverture de ce site pour le pays.
Investissez, investissez disaient-ils ! Les appels des autorités camerounaises ont été entendus par le groupe détenu par le richissime nigérian Aliko Dankote. La cimenterie devient la quatrième du Cameroun et compte bien jouer un rôle important dans la production de ciment à court terme. L’entreprise a pour objectif de dépasser le million de tonnes en 2016 et de se placer ainsi à environ 30 % de la production totale du pays. Les ambitions sont grandes et il est impératif de rentabiliser rapidement un projet qui aura coûté 90 milliards de francs CFA contre 60 milliards initialement prévus. Les travaux ont duré trois ans et n’ont pas été de tout repos. Les habitants se sont opposés au projet en raison du site choisi pour implanter l’usine. Le lieu avait pour tradition de réunir une fois par an les habitants de Douala à l’occasion de la grande fête du Ngondo.
Pas de quoi toutefois décourager Aliko Dangote qui a reçu le soutien du président de la République pour que le projet puisse être mené à son terme. Une seconde cimenterie serait même envisagée même si le projet reste encore très vaguement formulé de manière officielle. Le magnat nigérian affirme que sa « politique d’investissement provient des bonnes relations que nous avons avec le gouvernement camerounais. Le Cameroun est une partie du Nigeria, quand nous investissons ici, nous ne sommes pas étrangers, nous sommes aussi camerounais ». Des relations au beau fixe qui permettent d’envisager l’avenir sereinement surtout que le groupe nigérian fait en sorte de se faire bien voir par les locaux.
Ainsi, la cimenterie répond aux critères internationaux et se veut une vitrine d’excellence pour le Cameroun. L’entreprise a fait construire un quai d’accostage afin de faciliter les transits. L’usine a même été conçue pour continuer à fonctionner pendant un certain temps en cas de coupure d’électricité. Un problème qui handicape parfois des entreprises implantées au Cameroun. Enfin, le recrutement a été fait localement et 200 Camerounais travaillent aujourd’hui sur un site appelé à un bel avenir en raison de la forte demande de ciment dans le pays. Une belle opération pour tout le monde.