L’Angola appelé par le Fonds monétaire international à diversifier son économie

Avec un prix du baril de pétrole à peine supérieur à 40 dollars, tous les pays dont l’économie repose sur l’exportation de l’or noir sont en danger. L’Angola ne fait pas exception et le Fonds monétaire international vient de rendre public un communiqué appelant le pays à diversifier son économie. Les inquiétudes sont légitimes, mais les autorités angolaises n’ont pas été passives et le FMI souligne que le déficit budgétaire devrait chuter cette année grâce aux mesures déjà prises.
La vie avec un baril de pétrole qui s’approche de ses plus bas depuis plusieurs années ne rend pas la vie facile pour les pays producteurs. L’Angola est particulièrement touché puisqu’environ 75 % de ses rentrées fiscales et 95 % de ses exportations sont directement liées au pétrole. Une dépendance vraiment importante qui inquiète les économistes du FMI, mais dont sont bien conscientes les élites angolaises. Ces dernières ont d’ailleurs révisé le budget de l’Etat à la baisse en 2015 pour prendre en compte la baisse des cours du pétrole. Une décision saluée par le FMI qui estime que le déficit sera de 3,5 % du PIB cette année contre 6,5 % en 2014. La dette publique a toutefois fortement progressé et est équivaut désormais à 57 % du PIB.
Le FMI estime que « les perspectives sont pour une reprise commençant en 2017, mais il y a des risques, comprenant une nouvelle baisse des prix du pétrole […] Les politiques monétaires et de taux de change doivent être axées sur la maîtrise de l’inflation tout en préservant un niveau adéquat de réserves internationales ». Les officiels insistent sur la nécessité de préserver la bonne santé du secteur bancaire : « Les efforts ne devraient pas être épargnés en veillant à ce que toutes les banques respectent les exigences réglementaires, notamment en matière de capitalisation et de liquidités ». En somme, il est essentiel de préparer les conditions de la reprise.
Pour cela, le FMI compte sur des rentrées fiscales qui s’appuieront sur des réformes structurelles. Développer d’autres secteurs de l’économie pour rendre le pays moins dépendant du pétrole. Les autorités sont également encouragées à faire mieux avec moins de moyens. Cela passe par des investissements de meilleure qualité décidés à l’issue d’évaluations plus poussées des projets. Les sujets ne manquent donc pas et s’ils sont réalisés avec soin, nul doute que l’Angola sera un pays qui compte régionalement – c’est déjà le cas – mais aussi au niveau continental.