Bata attend le retour de l’électricité

La capitale économique de la Guinée équatoriale est privée d’électricité depuis deux semaines laissant ses 800 000 habitants dans le plus grand désarroi. La sécheresse est responsable de cette crise énergétique sans précédent car le fleuve qui alimente la centrale hydroélectrique est si bas que cela ne suffit plus à fournir la ville en électricité et seuls les points vitaux comme les hôpitaux et les casernes sont alimentés. Une situation appelée à durer au moins un mois selon la Société nationale d’électricité.
Retour à la bougie pour les 800 000 habitants de la capitale économique de Guinée équatoriale. La ville qui s’est beaucoup étendue ces dernières années n’est plus alimentée en électricité en raison de la sécheresse qui sévit. Située sur le continent et traversée par le fleuve Wolé, la cité a vu le niveau de l’eau baisser dramatiquement jusqu’à finalement provoquer la fin de la distribution d’électricité. Bata est en effet dépendante de la centrale hydroélectrique construite par une société chinoise, mais étant donné le niveau du fleuve aucun miracle n’est possible et seuls les centres vitaux de la ville sont encore alimentés.
La capacité de la centrale est de 120 MW, soit le double des besoins normaux de la ville. Mais comme l’explique le ministre de l’Energie, Gabriel Mbega Obiang Lima (fils du président) : « Nous avons eu une situation spéciale cette année, il y a trop de sécheresse. Bata s’est beaucoup agrandie ces derniers temps, la demande en électricité a augmenté : nous avions une demande régulière de 34 MW mais maintenant nous sommes passés à 60 MW », une demande impossible à satisfaire dans les conditions actuelles. Le ministre appelle les habitants à faire preuve de « patience ». Des habitants démunis et qui n’ont pas le choix puisque la Société nationale d’électricité a annoncé dans un communiqué qu’un retour à la normale est prévu d’ici un à deux mois.
Cette situation exceptionnelle vient souligner les faiblesses du développement de la Guinée équatoriale. Le pays connaît un boom économique grâce à l’exploitation du pétrole et est même devenu en quelques années le 3e producteur d’or noir d’Afrique subsaharienne. La croissance d’une ville comme Bata est assez anarchique et cache la pauvreté d’une grande partie de la population. Cette crise énergétique est l’occasion de mettre le doigt sur des problèmes de développement qui ne pourront pas être mis de côté indéfiniment.