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Nigeria: retour de 12.000 réfugiés nigérians «expulsés» du Cameroun

Nigeria: retour de 12.000 réfugiés nigérians «expulsés» du Cameroun

Après les attentats qui ont frappé les villes de Fotokol et Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun, les autorités ont procédé à des expulsions massives de Nigérians en situation irrégulière. Au moins 12 000 Nigérians réfugiés au Cameroun pour fuir les violences de Boko Haram sont rentrés chez eux. D’aucuns estiment qu’ils ne fuient pas de leur plein gré, une information que le Cameroun n’a pas confirmée.

 

La situation sécuritaire se dégrade dans le nord du Cameroun. Cinq attaques-suicides de Boko Haram y ont été fait des dizaines de morts depuis le 12 juillet dernier. Les exactions du groupe ont également poussé un grand nombre de nigérians à fuir le nord-est de leur pays – plusieurs dizaines de milliers d’après les autorités camerounaises. L’agence onusienne pour les réfugiés affirme qu’un camp de la région de l’Extrême-Nord compte environ 44 000 personnes. La plupart sont issus de l’État de Borno où les djihadistes sévissent encore. Les populations se trouvent piégés entre les deux pays, et visiblement les autorités respectives du Cameroun et du Nigeria ont du mal à gérer la situation déplorable que vivent les population.

 

L’armée camerounaise n’a pas fait dans le détail cette semaine entre les villes de Fotokol et Kousseri. Environ 2 000 ressortissants nigérians en situation irrégulière ont été interpellés et rapatriés au Nigeria par camion. Cette opération porte à environs 12 000 le nombre de réfugiés reconduits chez eux. D’après Sani Datti, porte-parole de l’agence nigériane de secours (Nema), Les Nigérians déportés étaient des réfugiés qui n’habitaient dans aucun camp de réfugiés et n’avaient pas de papiers d’identité. Certains affirment qu’ils quittent le Cameroun par contrainte. Mais du côté des autorités camerounaises, aucune confirmation.

 

Les Nigérians ont été conduits dans l’Etat de l’Adamawa, plus précisément dans la ville de Mubi. Une zone épargnée par le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Boko Haram). Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) qui souhaitait pouvoir accéder aux migrants n’a pu le faire que durant une journée. La NEMA, chargée de l’accueil de ces réfugiés, leur fournit notamment de la nourriture et des soins de santé. Elle a déjà reçu “1 121 réfugiés des services d’immigration” au poste de Sahuda, au sud de Mubi, dans l’État d’Adamawa, a-t-il précisé. Un responsable proche du dossier, basé à Abuja, la capitale du pays, a lui aussi affirmé à l’AFP que ces réfugiés avaient été expulsés. «Leur condition est bonne», a indiqué un coordonnateur. Mais certains réfugiés ont affirmé que beaucoup étaient morts pendant le voyage jusqu’à la frontière.

 

Il existe entre 13 000 et 15 000 Nigérians sans statut de réfugiés actuellement dans le nord du Cameroun. Beaucoup vivent le long de la frontière espérant sans doute pouvoir rentrer chez eux rapidement. Mais avec la dégradation de la situation sécuritaire et face aux mesures prises par les autorités camerounaises, le HCR les invite à se faire enregistrer en tant que réfugiés et à gagner le camp de Minawao. Le HCR espère d’ailleurs une décision rapide des autorités pour l’ouverture d’un second camp. Minawao est saturé, les conditions de vie y sont difficiles, ce qui n’incite guère les Nigérians à s’y rendre.

 

Des centaines de Camerounais et de Nigérians ont également été arrêtés, soupçonnés d’avoir collaboré avec le groupe djihadiste Boko Haram, a affirmé Midjiyawa Bakary, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord. L’offensive du groupe extrémiste Boko Haram a tué des milliers de personnes et déplacé plus de 1,5 million de citoyens.

 

Publié le 7 août 2015 à 9 h 21 min par Rédaction

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