Lionel Messi instrument de rivalités politiques au Gabon ?

Ce qui devait être une fête pour le football gabonais se transforme chaque jour un peu plus en une chasse aux sorcières. La venue de Lionel Messi à Libreville les 17 et 18 juillet derniers n’est pas passée inaperçue. D’abord parce que l’Argentin est le meilleur joueur du monde. Mais également en raison de ses émoluments astronomiques (et supposés) pour poser la première pierre du stade de Port-Gentil. 3,5 millions d’euros qui ne passent pas, mais dont le versement est démenti catégoriquement par les autorités gabonaises.
La seule petite polémique entourant la venue de Léo Messi à Libreville devait rester sa tenue plus que décontractée lors de son arrivée en avion sur le tapis rouge où l’attendait une nuée d’officiels. Le T-shirt-jean-baskets avait choqué quelques suiveurs sans toutefois pouvoir gâcher la fête. Sauf que selon l’hebdomadaire France Football, Messi ne se serait pas rendu au Gabon par simple amitié pour l’ex-directeur de Barcelone, Alejandro Echevarria, aujourd’hui responsable auprès de la Ligue de football gabonaise. La star du ballon rond serait venue pour la coquette somme de 3,5 millions d’euros. Une information qui fait l’objet d’une bombe dans un pays où le salaire moyen est équivalant à 750 euros.
Tentant de dégonfler tout de suite la polémique naissante, le président gabonais a affirmé que l’Argentin et lui s’étaient « rencontrés il y a maintenant quelques années à Barcelone » […] Lionel Messi m’avait alors indiqué qu’il viendrait me rendre visite à Libreville. C’est donc une promesse qu’il m’avait faite et il a tout simplement, en homme d’honneur qu’il est, tenu sa promesse. Après la Copa America, il m’a informé qu’il venait à Libreville pour nous saluer ». Une venue qui se fait à la fin des vacances de la star argentine, juste avant le début des entraînement avec son club et surtout au moment de la pose de la première pierre du futur stade de Port-Gentil.
Pas de transaction financière donc à en croire le Président de la République dont les propos sont confirmés par le directeur de la professionnalisation du football à la Ligue nationale de football (Linaf). Il sème le doute dans l’esprit des détracteurs en disant qu’un autre pays aurait pu facilement faire venir Lionel Messi en lui proposant le double des sommes dont il est question selon France Football. Il ne s’agirait donc pas d’une affaire d’argent, mais bien d’une campagne de dénigrement de l’action du président dont les journalistes Nabil Djellit et Patrick Julliard seraient les instigateurs. Les autorités n’hésitent pas à affirmer que les origines algériennes du premier font qu’ « il n’a jamais digéré l’attribution de la Coupe d’Afrique des nations 2017 au Gabon et ce au détriment de son pays d’origine l’Algérie […] Et depuis lors, il est en croisade contre l’organisation de la Can 2017, ne manquant pas une occasion de salir ou vilipender l’image du Gabon avec des écrits pleins de subjectivité, et d’où pointent une certaine rancœur ». Lionel Messi, lui, s’est déclaré blessé que France Football ne l’ait pas interrogé préalablement pour connaître sa version des faits.