Le regard de Jean-Bruno Obambi sur le marché des Télécoms

L’Afrique centrale est le théâtre d’une guerre comme on préférerait en voir plus souvent. Il d’agit d’un conflit industriel entre tous les acteurs du secteur des télécoms. Le marché est en pleine ébullition et tend à se concentrer. Le PDG de Télécoms Azur, Jean-Bruno Obambi, donne son point de vue dans les colonnes de Jeune Afrique.
Azur est ce qu’on appelle un opérateur indépendant. Cent fois plus petit que le géant Orange avec un million de clients (en comprenant les trois filiales), Azur doit faire face à un mouvement de concentration du marché né de la volonté des autorités de n’avoir qu’entre trois et quatre opérateurs et les groupes les plus puissants qui souhaitent un nombre restreint d’acteurs afin de stabiliser leurs marges. Petit poucet présent au Gabon, Congo et Centrafrique, Azur parvient pourtant à accroître ses parts de marché.
Le groupe n’est pas encore bénéficiaire partout, mais peut désormais s’appuyer sur le soutien financier d’un pool bancaire qui va permettre de réaliser des investissements à hauteurs de 40 millions d’euros sur une période de cinq ans. Le rapprochement avec Monaco Télécom sur le plan logistique est très apprécié du patron d’Azur et le groupe monégasque est même sur le point d’entrer à hauteur de 20 % dans le capital de la société. L’offre d’Azur s’améliore et souhaite rapidement dépasser le cap de la 2G. Des négociations ont lieu au Congo et au Gabon pour obtenir des licences 3G et 4G et la 3G sera lancée en Centrafrique dans les prochains mois.
Les performances d’Azur sont donc assez encourageantes surtout que le marché des télécoms en Afrique centrale évolue énormément. Les autorités souhaitent faire face à un nombre d’opérateurs limité tout en évitant les duopoles souvent synonymes d’entente sur les prix. Pour survivre dans ce contexte de concentration, Jean-Bruno Obambi prône un rapprochement des opérateurs indépendants (sous la marque Azur). « Cela permettrait de mieux négocier le prix de nos équipements et de proposer des services communs. Dans un premier temps, cela pourrait se limiter à un partenariat commercial avec des offres multi-pays, comme ce que proposent Vodacom ou Airtel ». Une solution parmi d’autres qui influencera peut-être la trajectoire du marché des télécoms en Afrique centrale.