Congo : la Sangha sort de son enclavement

Désenclaver une région est sans nul doute un moyen très efficace de donner vie à une économie qui a besoin d’un stimuli initial pour éclore. La région de Sangha dans le nord du Congo en est un parfait exemple puisque les nouvelles infrastructures développées par les autorités avec un gros effort financier de la Chine en font un petit eldorado niché au cœur de l’Afrique centrale.
Considéré comme le second réservoir économique du pays derrière la région de Pointe-Noire qui dispose de pétrole, Sangha est en train de transformer la promesse de développement économique en une réalité. Il aura pourtant fallu attendre plusieurs décennies pour mettre en valeur les richesses de cette région enclavée, mais au carrefour du Cameroun, de la République centrafricaine et du Gabon. Tout a changé avec la construction de la route reliant la région à la capitale, Brazzaville, située à 800 kilomètres de là. Plus précisément, la route existait déjà, mais il fallait entre quatre et cinq jours pour effectuer le trajet ! Avec l’aménagement d’un tronçon long de 200 kilomètres, les délais ont été réduits à neuf heures. Une bouffée d’oxygène pour ceux qui font la route régulièrement, mais aussi pour la région dans son ensemble.
Derrière ce miracle économique en cours, se cache un grand argentier : la Chine. Le tronçon a été financé à hauteur de 198 millions d’euros. L’Empire du Milieu est également présent dans un projet de construction d’un barrage hydroélectrique de 19,2 Mw dont le coût est de 82 millions d’euros. La Chine place ses pions, mais les relais africains ne manquent pas avec le Fonds africain de développement qui a investi plus de 107 millions d’euros dans le projet (en cours) de route reliant Sangha à la cité de Sangmélima au sud du Cameroun. Un seul mot d’ordre : désenclavement encore et toujours.
Enfin, Ouesso, le chef-lieu du département, vient de se doter d’un aéroport international avec une piste de 3 000 mètres, capable d’accueillir de gros porteurs. Les pouvoirs publics ont par ailleurs tenu à rassurer sur le maintien des projets car la baisse des ressources de l’Etat liée à la chute des cours du pétrole fait craindre un ralentissement des investissements. Mais le jeu en vaut la chandelle et les autorités ont prévu d’investir à hauteur de 610 millions d’euros en 2015 dans des projets d’aménagement urbain.