La Banque des Etats d’Afrique centrale abaisse son taux directeur

En raison de perspectives économiques moroses, la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) a décidé il y a quelques jours de baisser son taux directeur. Les prévisions de croissance ont été rabaissées à 2,8 % en 2015 contre 4,2 % initialement prévus pour la zone CEMAC. Cette révision s’explique par la forte insécurité qui règne en Centrafrique et autour du lac Tchad et de la baisse marquée du prix du pétrole.
L’activité économique en Afrique centrale est en baisse et la BEAC entend répondre à ce mouvement en amorçant une nouvelle décrue de son taux directeur. Un an après l’avoir fait baisser de 30 points, la BEAC réagit encore plus fortement avec 50 points de moins. Pour le gouverneur Lucas Abaga Nchama, cette décision relève du pragmatisme car elle « permettra de booster l’activité » qui souffre du « net ralentissement de la croissance justifiée par la baisse de la production pétrolière, de la chute des cours du baril ainsi que de l’insécurité dans la zone ».
Les difficultés économiques ne sont pas une surprise car une majorité des pays de la région tirent une part importante de leurs revenus de l’exploitation des hydrocarbures. Avec une baisse depuis près d’un an du cours du pétrole, les investissements publics sont en baisse et le FMI a revu ses prévisions de croissances à 2,2 % pour 2015 en mai dernier. La BEAC se montre un peu plus optimiste avec une prévision de croissance à 2,8 %. A noter que l’inflation (2,9 %) n’a pas été révisée.
Conséquence positive – il faut en trouver – de la baisse des investissements publics, le solde budgétaire baisse de 6,3 % à 3,7 % du PIB. Cela s’explique aussi par la bonne nouvelle venue du Tchad qui a atteint le point d’achèvement de l’Initiative PPTE. Si la réaction de la BEAC peut avoir des effets positifs, beaucoup dépend encore des cours mondiaux du brut. Et le récent accord concernant l’Iran n’est pas forcément une bonne nouvelle sur le plan économique car il laisse présager – au moins dans un premier temps – un mouvement encore baissier dans la mesure où le pétrole iranien (2e producteur au sein de l’OPEP) va s’écouler peu à peu sur les marchés mondiaux.