Burundi : la diaspora vote massivement pour le CNDD-FDD

Les résultats des élections législatives et communales au Burundi se font toujours attendre. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) table sur un résultat définitif à compter du mardi 7 juillet soit six jours après l’annonce prévue. Les résultats du vote au sein de plusieurs diasporas sont d’ores et déjà connus et s’ils ne laissent en rien présager du résultat final, il est à noter que le CNDD-FDD se hisse largement en tête.
Bruxelles, Rome, Pékin, Hollande : toutes ces villes ou pays connaissent déjà le résultat des élections législatives burundaises. Et à chaque fois c’est le CNDD-FDD qui fait cavalier seul. Plus de 72 % des électeurs qui se sont rendus dans l’isoloir ont voté pour le parti au pouvoir. Sans surprise puisque l’opposition a appelé au boycott. L’ambassade du Burundi en Hollande a fait remonter un spectaculaire 95,74 % des voix pour le CNDD-FDD. Si le résultat de plusieurs diasporas est déjà connu, le scrutin dans le pays n’a pas encore révélé ses enseignements.
Le président de la CENI, Pierre Claver Ndayicariye, explique que le retard dans l’annonce des résultats est dû à des corrections qui sont en train d’être effectuées pour répondre à des « imperfections éventuelles qui ont été remarquées pendant le vote par les électeurs ». Le CNDD-FDD serait toutefois fort d’environ 80 % des suffrages selon les dernières rumeurs. Malheureusement, les raisons de penser que le vote ne s’est pas fait dans de bonnes conditions, respectant les principes démocratiques, se multiplient.
La Mission d’observation électorale de l’ONU au Burundi – unique mission d’observation indépendante qui était présente dans le pays – estime que le scrutin s’est déroulé dans un climat politique tendu, de peur et d’intimidation dans certaines parties du pays. La mission onusienne parle de restrictions des libertés d’expression, de réunion, d’information. Si elle confirme que les Burundais se sont déplacés en masse malgré le boycott de l’opposition qu’elle dit regretter, elle ajoute que l’environnement n’était pas propice pour des élections libres, crédibles et inclusives. Les chiffres de la participation annoncés par les autorités semblent fantaisistes puisqu’à la mi-journée 95 % des inscrits se seraient déjà rendus dans l’isoloir. Cette élection compliquée ne devrait pas permettre le retour de la sérénité dans le pays.