Eric Moussambami : l’autre héro des Jeux Olympiques

« Citius, Altius, Fortius ». Décrocher l’or, battre des records, entrer dans la légende. Les Jeux Olympiques font rêver dans tous les pays du monde et si des milliards de téléspectateurs se délectent des exploits des champions, une lumière venue de Guinée Equatoriale est venue éclairer les JO de Sydney en 2000. Eric Moussambami a crevé l’écran en rappelant au monde que l’essentiel est de se dépasser soi-même. Une belle leçon de vie qu’il transmet désormais aux jeunes générations.
Eric Moussambami n’est pas un nom ronflant du sport en général et de la natation en particulier. Peu de personnes savent qui il est, mais tout le monde se souvient de sa performance hors du commun lors des Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Cette année là, le 19 septembre, il s’élance du haut du plot dans le bassin dans une course où il est… seul. Ses deux autres concurrents ont été disqualifiés pour un faux départ. Invité par les organisateurs même s’il n’a pas réalisé les minimas, Eric Moussambami, 22 ans, entre alors dans la légende olympique en achevant son 100 mètres nage libre en 1 minute et 52 secondes. Le record de l’épreuve était à cette époque de 48 secondes et 18 centièmes.
Une galaxie sépare l’Equato-Guinéen des champions des bassins. Le public d’abord interloqué prend fait et cause pour celui qui n’est un athlète que depuis quelques mois. Seule personne à s’être présentée aux sélections organisées par la toute jeune Fédération Equato-Guinéenne de natation, Eric Moussambami est sélectionné après un rapide test. S’entraînant dans une piscine de seulement 14 mètres de long, le nageur en herbe n’a aucune référence technique pour améliorer sa nage. Les derniers mètres de la course de Sydney sont dramatiquement difficiles et le public en délire offre à ce champion pas comme les autres une standing ovation.
Retrouvé par les journalistes du Monde, Eric Moussambami relate cet événement qui a changé sa vie et ne regrette rien même s’il avoue aurait aimé être un crack des bassins. Aujourd’hui à la tête de la Fédération Equato-Guinéenne de natation, il entraîne quatre nageurs dans une piscine olympique avec pour objectif les Jeux de Rio en 2016. Le néo-sélectionneur déclare : « On peut raconter tout ce qu’on veut, j’ai quand même une expérience de l’olympisme ». Mais plus qu’une expérience de l’olympisme, Eric Moussambami a permis à des millions de gens de placer son pays sur la carte et l’Histoire le retiendra comme l’un des visages de cette formidable aventure humaine que sont les Jeux.