Cameroun : (enfin) une route après 57 ans d’attente

Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Les communautés du Kim, Mbam, Djerem et de la Lekié auront finalement la chance de voir se matérialiser une promesse du ministère camerounais des Travaux publics faite en 1958. Le percement de la route Batchenga-Ntui-Yoko-Lena destiné à fluidifier le trafic, relier les régions du Centre et du Sud aux trois régions du septentrion et contribuer ainsi au développement économique des populations locales.
Il aura donc fallu plus d’un demi siècle pour que le projet de route entre Batchenga et Lena prenne enfin corps. De (trop) longues années d’attente et un besoin de financement couvert par de multiples acteurs finalement en passe d’être surmontés. La Banque Africaine de Développement, le Fonds africain de développement, la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale, l’Agence Française de Développement et même la Japan International Coopération Agency comptent parmi les bailleurs de fonds. Un réseau solide qui laisse penser que le projet sera in fine mené à terme.
La phase de signature des accords de prêt est désormais passée et la grande majorité des fonds nécessaires à cette entreprise (245 000 milliards F CFA) ont été débloqués. Les 18 et 19 juin, un atelier de lancement du programme d’appui au secteur des transports phase I, s’est tenu et on ne se cache pas de la difficulté du projet qui regroupe de multiples acteurs. L’objectif est de bien s’entendre sur les méthodes de travail et sur la gouvernance afin de ne pas retomber dans des travers coupables.
Patrice Amba Salla, Inspecteur Principal des Régies Financières, souligne qu’ « il est bon que tous les malentendus soient levés pour que les partenaires ne se marchent pas sur les pieds une fois sur le terrain ». Eviter tout capharnaüm semble essentiel pour mener à bien un projet long de 245 kilomètres qui comprend un pont de 400 mètres sur la Sanaga et 15 kilomètres de voirie dans les cités de Batchenga-Ntui et Yoko. Reste à voir en combien de temps sera réalisé sur le terrain un projet déjà vieux de plus d’un demi-siècle.