L’Angola fait les yeux doux à la Chine

La visite de six jours du président José Eduardo dos Santos en Chine est d’une grande importance pour l’économie angolaise. Pilier de l’Afrique centrale, le pays a tissé de nombreux liens avec l’Empire du Milieu et souhaite renforcer sa coopération dans de nombreux domaines. Reste que la relation entre les deux pays est déséquilibrée avec une surreprésentation des exportations de pétrole angolais dans des échanges commerciaux beaucoup plus diversifiés côté chinois.
La déclaration finale de la visite de six jours – une durée exceptionnelle – du président José Eduardo Dos Santos et de son homologue chinois pose les bases d’une relation renforcée. Il s’agit « d’encourager les compagnies à étendre leur coopération dans les domaines de l’industrie, agriculture, pêche, transports, énergies et télécommunications à travers une compréhension pragmatique aux avantages bénéfiques afin de contribuer à la diversification économique de l’Angola et à la plus forte croissance de la Chine ». Un programme finalement peu étonnant dans la mesure où l’Angola doit sortir de la dépendance aux hydrocarbures en développant d’autres pans de son économie alors que la Chine est un acteur actif en Afrique pour s’assurer des ressources naturelles et contribuer à sa croissance (actuellement en fort ralentissement).
Si la volonté commune de resserrer les liens est réelle dans les principaux secteurs économiques ; l’éducation, les sciences, la technologie et l’innovation n’ont pas été délaissées dans la déclaration finale. Le soleil est donc au beau fixe entre la Chine et son second partenaire africain malgré certains écueils encore à éviter. Un élément passé un peu plus inaperçu reste la demande angolaise de voir Pékin financer de grands et coûteux projets telle que la station hydroélectrique d’une valeur de 4,5 milliards de dollars. Le contrat a été remporté par le groupe chinois Gezhouba Group et les autorités espèrent bien réussir à convaincre d’autres investisseurs pour leurs grands chantiers.
Autre préoccupation du gouvernement angolais (de nombreux ministres ont fait le déplacement), la nécessité de s’assurer l’achat de son pétrole par la Chine. Aujourd’hui le géant asiatique est le premier client de l’Angola avec près de 50 % des exportations d’hydrocarbures du pays envoyées vers Pékin. Le ralentissement de la croissance chinoise et les efforts des autorités pékinoises pour diversifier leurs sources d’approvisionnement constituent un danger. Ajouté à cela la baisse des prix du pétrole, sécuriser des contrats de long terme avec son partenaire asiatique est une priorité pour ne pas subir de plein fouet une conjoncture plutôt délicate.