Gabon : un eurobond pour financer de nouvelles infrastructures

Malmené par la baisse du cours du pétrole, le Gabon cherche de nouvelles sources de financement de son économie et a réussi avec succès l’émission d’un eurobond de 500 millions de dollars. Une belle performance qui permettra au pays de mettre en branle des projets dans le domaine des infrastructures.
Recourir à des créanciers internationaux n’est jamais chose aisée pour un pays comme le Gabon dont l’économie n’est pas gage de toutes les sûretés. Noté «B+» par Standard & Poor’s et Fitch Ratings et «Ba3» par Moody’s, le Gabon avance avec une certaine prudence sur le marché international de la dette. La surprise a donc été bonne avec l’émission, le 9 juin dernier, d’un eurobond de 500 millions de dollars, d’une maturité de dix ans et au taux de 6,95 %. Une réussite totale qui s’explique en partie par la faiblesse de l’offre des titres de dette souveraine émanant des marchés émergents.
Côté gabonais on se félicite de ce succès réalisé « dans un environnement difficile caractérisé par une éventuelle hausse des taux d’intérêts américains et la volatilité des prix du pétrole marque la confiance des investisseurs dans nos politiques économiques ». Le ministre gabonais de l’Economie et de l’Investissement, Regis Immongault, n’a par ailleurs pas exclu de revenir sur les marchés internationaux pour se financer, mais sans oblitérer l’objectif de ne « pas augmenter son ratio dette/ PIB». Un ratio de l’ordre de 27 % en 2014.
Cette bonne nouvelle est la bienvenue dans un pays qui vit du pétrole – 52 % des recettes de l’Etat et près de 80% des recettes d’exportations – et dont le cours a chuté de plus de 40 % en un an. Le ministre de l’Economie et de l’Investissement se montre toutefois confiant pour la croissance avec une prévision pour 2015 de l’ordre de 4,8 % (contre 4,3 % en 2014). Ainsi, le financement d’infrastructures dans les secteurs des énergies, de l’adduction en eau potable, de l’éducation et de la santé devrait participer de la croissance et du développement humain au Gabon.