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La production du Cameroun dépasse la barre de 100.000 barils par jour

La production du Cameroun dépasse la barre de 100.000 barils par jour

La production camerounaise pétrolière a atteint, entre janvier et avril, 100.000 barils par jour. Une première depuis 2002, dans un contexte marqué par la chute des cours du brut.

 

Une barre symbolique a été franchie. Selon le communiqué final de la première session annuelle du conseil d’administration de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), tenu hier à Yaoundé, les résultats de cette structure entre janvier et avril de l’année en cours sont globalement positifs, en dépit de la persistante chute des cours mondiaux du brut. Les statistiques affichent ainsi que la production nationale de pétrole a franchi, pour la première fois depuis 2002, la barre de 100.000 barils par jour, s’établissant à 10, 33 millions de barils au 30 avril. Soit une hausse de 17,34% par rapport à la même période l’année dernière.

 

Il s’agit de la plus forte hausse de production pétrolière depuis le début de la tendance haussière, en 2012, avec 10,33 millions de barils produits. On est loin des du record de 186 000 barils par jour atteint en 1985, mais le résultat reste très honorale compte tenu du contexte international où l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) maintient les prix artificiellement bas afin d’étouffer la production de pétrole de schiste florissante aux Etats-Unis. Légère ombre au tableau, “la baisse significative des cours du brut n’a pas incité à maintenir le niveau de production des nouveaux puits ni à améliorer les rendements des puits existants, notamment dans les champs de Dissoni, Iroko et Lokele”, relève la dernière livraison de l’African Economic Outlook.

 

L’entrée en production de nouveaux champs et la réactivation de certains sont à l’origine du pic de production pétrolière que rapportait la SNH. Elle illustre la tendance haussière de la production dont le pic devrait se situer en 2016. La SNH commercialise sur le marché international, par le biais de contrats, la part de la production nationale de pétrole brut qui revient à l’Etat, ainsi que la sienne propre, qui lui revient en tant qu’investisseur. A ce titre, les quantités de pétrole brut vendues pour le compte de l’Etat s’élèvent à 6,54 millions de barils au 30 avril. Leader en Afrique centrale au dernier classement des 500 premières entreprises africaines établi par le site Jeune Afrique, la SNH a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards de dollars en 2013, pour un résultat net de 24,4 millions de dollars.

 

La SNH informe avoir ainsi transféré au Trésor public, “après déduction des charges de production”, la somme de 99,69 milliards de Francs CFA entre janvier et avril 2015 sur une prévision annuelle de 264,25 milliards de F CFA. Le communiqué souligne également que la production gazière est pour sa part en progression de 4,77% comparativement au 30 avril 2014. Elle s’élève à 4 548,60 millions de pieds cubes, dont 3 801,10 millions issus du champ Sanaga Sud, au large de Kribi, et 747,50 millions du champ Logbaba, à Douala.

 

Après la Société nationale de raffinage (Sonara) construite après les indépendances dans la ville de Limbé, région du Sud-Ouest du Cameroun, le gouvernement camerounais ambitionne de se doter d’une seconde raffinerie de pétrole moderne, qui devrait être construite dans la ville de Kribi. C’est dans cette optique que la société russe Rusgazengineering Group, basée à Moscou, vient d’être retenue comme entreprise pré-qualifiée, pour le financement et la réalisation des études de préfaisabilité de ce projet. La Sonara s’est engagé dans un vaste programme de modernisation de ses équipements, pour un investissement global d’environ 400 milliards de francs Cfa.

 

Avec ce projet de construction d’une raffinerie de pétrole à Kribi, cette ville se positionne davantage comme étant le futur pôle stratégique de l’activité économique au Cameroun. En effet, cette cité balnéaire abrite déjà un port en eau profonde, dont la mise en service est attendue cette année. La ville de Kribi devrait également être desservie par une autoroute de 120 Km, au départ d’Edéa, de même qu’il y sera construite une usine de liquéfaction de gaz naturel, projet piloté par la SNH en collaboration avec la société française Engie, anciennement connue sous l’appellation de GDF Suez.

 

 

Publié le 9 juin 2015 à 13 h 44 min par Rédaction

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