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Ambitions affichées pour le 16ème sommet de la CEEAC

Ambitions affichées pour le 16ème sommet de la CEEAC

Au terme du XVIème sommet de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), tenu le 25 mai à N’Djamena (Tchad), les dirigeants des pays membres ont convenu d’engager une réforme en profondeur de l’organisation dont la mission incombe au nouveau président en exercice, Ali Bongo Ondimba le gabonais qui a succédé au tchadien Idris Déby Itno. Le Rwanda a notamment réintégré la Communauté après avoir suspendu sa participation à l’instance régionale durant huit ans.

 

Consacré aux questions de paix, de sécurité, de développement et économique principaux défis  majeurs pour la sous-région Afrique Centrale, la 16ème conférence a été l’occasion, pour les chefs d’État de passer en revue le récent bilan de l’organisation. Boko Haram, le Burundi, la RCA, mais aussi le fonctionnement de la CEEAC ont constitué la toile de fond des débats. Selon les dirigeants, celle-ci connaît des difficultés de financement. L’une des conclusions majeures de ce sommet aura été la décision des Chefs d’Etat de la sous région d’engager une réforme profonde de leur organisation. Cette mission incombe au nouveau président en exercice qui sera appuyé dans cette tâche par les ministres en charge de l’intégration des pays concernés.

 

Le sommet qui s’est tenu dans un contexte marqué par la menace de la secte Boko Haram (qui menace le Tchad) et le risque d’instabilité de la sous-région a condamné la tentative de coup d’État qui a failli déstabiliser les institutions burundaises. Aussi la sécurité – nécessaire pour une économie florissante et l’union sociétale – s’est imposée comme un des défis majeurs que le groupe de pays doit traiter. Les dirigeants de la sous région ont, comme il fallait s’y attendre, fermement condamné la tentative de coup d’Etat qui a failli déstabiliser les institutions burundaises.

 

Le Burundi est plongé dans une crise politique depuis l’annonce de la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat lors de la prochaine élection présidentielle. Pour un meilleur suivi de la situation dans ce pays, les dirigeants ont désigné l’ancien président tchadien, Gukuni Ouedey comme leur représentant spécial au Burundi, preuve de leur solidarité avec ce pays membre de la communauté. Après avoir condamné l’assassinat de l’opposant Zedi Feruzi la Communauté a appelé les parties burundaises à privilégier le dialogue pour un règlement pacifique du conflit. Le nouveau président attend le rapport de l’envoyé spécial de l’institution régionale afin d’ enclencher un processus de sortie de crise. Le ministre gabonais des Affaires étrangères, Emmanuel Issoze-Ngondet, a rappelé que “la CEEAC a le devoir de promouvoir la démocratie dans les Etats membres et de la protéger lorsqu’elle est en péril.”

 

Un soutien le Cameroun et le Tchad, dont les économies connaissent des difficultés du fait de l’action de Boko Haram, a été plébicité par les participants. Outre les questions de paix, de sécurité et de développement, celles portant sur la libre circulation dans cet espace ainsi que la prolongation « technique » de la transition en Centrafrique a également ont été abordées. Il a été décidé de l’envoi des hommes dans le cadre des Forces mixtes multinationales (FMM) de 7500 soldats, en collaboration avec l’Union africaine (UA), ainsi que de la mobilisation à titre exceptionnel de 50 milliards de francs CFA d’aide.

 

Les dirigeants d’Afrique centrale se sont souvenus du rendez-vous pris avec la CEDAO au sortir de leur sommet extraordinaire du 16 février 2015 à Yaoundé, pour la mise en place d’une stratégie commune de lutte contre la secte islamiste, le sommet entre les deux blocs sous régionales d’Afrique, permettra également d’examiner des questions de coopération économique. Ici, apparait la volonté d’harmoniser les règles dans la circulation monétaire entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale qui partagent la même monnaie (le franc Cfa).

 

Le 16ème sommet de la CEEAC a naturellement planché sur le fonctionnement interne de l’organisation. Il est apparu que, la CEEAC, confrontée aux difficultés de financement, avait intérêt à trouver ses propres sources de financement, pour gagner en autonomie. C’est ainsi qu’elle a instauré la taxe communautaire d’intégration (TCI). Imputable sur les exportations des Etats membres, cette taxe destinée à financer le développement de la sous région, est payée à 13% par le Congo, le Gabon, le Cameroun, l’Angola et la Guinée Equatoriale contre 10% pour le Tchad. Seulement, à ce jour, nombreux sont des Etats qui ont accumulé une forte ardoise, en dehors de République du Congo qui selon des sources dignes de foi, est le seul pays en règle. En vue d’assainir la gestion au niveau du secrétariat général, les chefs d’Etats ont décidé d’un audit de cette instance de gestion de l’organisation et ont innové en donnant mandat au conseil des ministres d’examiner le rapport y afférent.

 

Huit ans après son retrait momentané de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, en 2007, le Rwanda a signé son retour dans la grande famille. ” La CEEAC nous a manqué parce que le Rwanda est un pays qui est à cheval entre l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est. Nous avons gardé des relations très proches avec des pays membres. Le Rwanda qui s’est stabilisé est prêt à contribuer à la CEEAC”, avait annoncé son ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. La CEEAC a été créée en 1983 et réunit l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Gabon, le Congo-Brazzaville, la République Démocratique Du Congo, la Guinée Équatoriale, São Tomé-et-Príncipe le Tchad, et désormais, le Rwanda à nouveau.

 

 

Publié le 3 juin 2015 à 10 h 13 min par Rédaction

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