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Angola : fin des poursuites judiciaires contre le journaliste Rafael Marques

Le journaliste Rafael Marques, farouche opposant au président angolais Dos Santos échappe finalement à de graves poursuites judiciaires après avoir négocié avec les autorités. Dans le collimateur du pouvoir, le journaliste risquait jusqu’à neuf ans de prison et un million d’euros d’amende pour « dénonciation calomnieuse ». La raison : un livre accablant paru il y a quatre ans au Portugal.

 

Le travail de journalisme n’est jamais aisé, et ce d’autant plus quand les autorités craignent des révélations jetant l’opprobre sur des méthodes plus que contestables. Rafael Marques en sait quelque chose puisque son livre « Les Diamants du Sang : Corruption et Torture en Angola » publié en 2011 au Portugal (et interdit en Angola) a failli lui coûter un long séjour en prison. Dans cet ouvrage sont dénoncés des actes de torture ainsi qu’une centaine d’homicides qui auraient été perpétrés par des entreprises d’extraction de diamants.

 

En pointant du doigt ces entreprises et leurs sociétés de sécurité, ce sont en fait des généraux parfois très proches des autorités civiles qui sont accusés. Sept d’entre eux sont d’ailleurs à l’origine de la plainte pour « dénonciation calomnieuse ». N’ayant pas eu voix au chapitre pour se défendre et apporter une version contradictoire, ces derniers ont porté l’affaire devant la justice angolaise avec pour résultat possible une lourde condamnation du journaliste.

 

Finalement un compromis a été trouvé et les poursuites sont abandonnées en échange de l’assurance que le livre ne soit pas réédité. Une manière d’économiser un procès très politique et négatif pour l’image des autorités. Amnesty International qui a suivi cette affaire depuis le début a signé un communiqué dans lequel elle se réjouit de l’abandon des poursuites. « L’abandon des accusations de diffamation portées à l’encontre du journaliste angolais Rafael Marques de Morais par le tribunal provincial de Luanda est une victoire pour la liberté d’expression et pour les droits humains dans le pays ».

Publié le 22 mai 2015 à 10 h 06 min par Rédaction

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